L'Origine du nom des notes de musique
Do, Ré, Mi, Fa, Sol, La, Si


Etymologie du nom des notes de musique

C'est Guido d'Arezzo, théoricien de la musique qui, en 1028, s'inspira d'un hymne des vêpres pour trouver un nom à chaque note de l'octave.
C'est tout simplement qu'il a détaché la première syllabe au début de chaque verset :
Utqueant laxis
Resonare fibris
Mira gestorum
Famuli tuorum
Solve polluti
Labii reatum
Sancte Ionaes
Pour que puissent
résonner des cordes
détendues de nos lèvres
les merveilles de tes actions,
enlève le péché
de ton impur serviteur,
ô Saint Jean
Poème écrit par Paul Diacre (730/799) - Hymne à St Jean Baptiste
Dans un premier temps, la gamme utilisée par Guido d'Arezzo ne comportait que 6 notes. On a donc obtenu : ut, ré, mi, fa, sol, la.
Le "si" n'est nommé qu'à la fin du 16ème siècle grâce au moine français Anselme de Flandres. Le "ut" deviendra "do" au 17ème siècle, pour la première fois par G.M.Bononcini dans Musico prattico en 1673, sans doute pour une plus grande facilité de prononciation dans le chant.

A savoir : la notation alphabétique était en usage avant la trouvaille de Guido d'Arezzo, mais elle montrait des limites en matière de mémorisation et de chant. Elle est pourtant encore d'actualité dans les pays anglo-saxons et en Allemagne notamment.

A    B     C    D     E    F     G
La   Si   Do    Ré   Mi   Fa   Sol

Pourquoi donner un nom aux notes ?

Guido d'Arezzo (990/1050) est un moine bénédictin. Dans sa communauté religieuse de Pomposa (Italie), il forme les jeunes chanteurs et poursuit ses études de musique liturgique.
Il deviendra théoricien de la musique en inventant la solmisation, ancêtre de notre solfège. Il s'agit en fait de l'aboutissement de sa démarche d'enseignant. Car pour faciliter et accélérer l'apprentissage du chant à ses élèves, il a voulu mettre au point une méthode plus simple et efficace que ce qui existait.

Avant la solmisation, c'était plutôt le règne de la mémorisation pure à partir de l'écoute et la répétition de mélodies des années durant pour que tout finisse par rentrer. Un jeune moine mettait ainsi près de 10 ans à acquérir l'ensemble du répertoire de son ordre ou abbaye ! Il faut également rappeler qu'aux débuts de la musique liturgique, le chant se devait d'être aussi simple et dépouillé que les moines qui le chantaient. Parce que seules comptaient alors vraiment les paroles et l'on se devait de rester modeste pour s'adresser à Dieu. C'est ce qui explique le dépouillement des chants, au moyen âge, et la lente évolution des manuscrits de musique et du besoin de notation : plus la mélodie était sobre, comprenant peu de volutes et ornements, moins les indications étaient nécessaires.
C'est avec le chant grégorien que les choses vont vraiment évoluer.

Guido d'Arezzo va changer la donne :
  • Il rend systématique le principe de la ligne pour la transcription de la notation musicale et en ajoute deux à l'existant (4 en tout). Il fixe ainsi l'utilisation de la portée.
  • Les notes prennent donc une place précise sur les lignes et non plus en marge du texte
  • Les notes étant désormais fixées, elles peuvent facilement être repérées par le chanteur et donc identifiées. Il ne reste plus qu'à leur donner un nom....
  • Il décide donc de nommer les notes (voir la partie étymologie) et trouve un moyen mnémotechnique (Hymne à St Jean) pour que ses élèves s'en souviennent).
    Il fallait juste y penser......

Un peu d'Histoire maintenant...

... pour s'y retrouver un peu mieux dans le pourquoi du comment...
HAUTE ANTIQUITE
9ème siècle av. JC
Orient
Premières traces d'indications mélodiques sur des tablettes sumériennes
- Signes cunéiformes placés à gauche d'un poème religieux
  > 5 signes pour indiquer la manière de chanter
ANTIQUITE
5ème siècle avant JC
Grèce / Occident
Premières traces de notation musicale
- Une notation alphabétique
  > 16 lettres pour deux octaves et 1 ton
HAUT MOYEN ÂGE
Occident
(590) Premiers textes officiels fondateurs
- Pontificat de Grégoire qui codifie le chant liturgique pour toute l'Eglise

(751) Réforme de la liturgie
- Instauration du pouvoir carolingien qui devient aussitôt protecteur de la papauté
  > De liens politiques puis culturels naît le chant romano-franc, c'est à dire le "chant grégorien".

(8-9ème siècle) Développement de l'écriture musicale sous l'influence et l'essor du grégorien
- Apparition des Neumes (accents, virgules, points) en marge des manuscrits
   > De plus en plus d'indication de mélodie, ton et durée

(11ème siècle) Guido d'Arezzo met en place les prémisses du solfège
- Fixation de la portée à 4 lignes
   > Les neumes prennent une place précise sur les lignes
- Invention de la solmisation (et attribution de noms propres aux notes)

(12ème siècle) Apparition de la notation carrée
- Les neumes se transformes en signes carrées. Les notes deviendront rondes avec l'apparition de l'imprimerie...

Retour