FRANCE, MARNE, REIMS, EGLISE ST-JACQUES



L'église Saint-Jacques de Reims

L'église Saint-Jacques, Reims, France

L'église Saint-Jacques est la seule église paroissiale médiévale restant à Reims.

Fin XIIème - XVIème siècle

L'église commencée vers 1183 (la cathédrale ne l'a été qu'en 1211) est un bon exemple de ce que peut être l'art gothique d'un monument de dimension moyenne.
Elle fut élevée en 1190 pour le quartier de la Couture, l'actuelle place Drouet d'Erlon.
Le choeur et le chevet ont été entièrement reconstruits à la Renaissance, il offre l'exemple le plus intéressant de la Renaissance à Reims.

Historique

Construite sur un espace primitivement consacré à agriculture, l'’église Saint-Jacques se dresse au milieu d'’un quartier créé hors des murs d'’enceinte au XIème-XIIème siècle sous la pression de l'’essor urbain, sur un terrain appartenant à l'’archevêché.
Cette situation à l'’écart et l'’octroi de privilèges par l'’archevêque Guillaume de Champagne attira de nombreux artisans. Sa décision d'’y transférer la Foire de Pâques assura l'’animation économique du quartier mais sans parvenir à concurrencer les grandes foires des comtes de Champagne (Troyes, Provins...).
Commencé vers 1183, l'’édifice fut dédié à Saint Jacques, protecteur des voyageurs et marchands itinérants, mais ne constitua jamais une étape sur les chemins de Compostelle.

Extérieur

La façade, de type façade-écran, très sobre, est rare dans le Nord de la France, On la rencontre surtout au Nord de l'’Italie et en Angleterre. Se distingue la marque de deux époques différentes:
La partie basse, datant de 1225 est ornée de trois statues exécutées en 1827 : saint Jacques au centre, entouré de saint Pierre et saint Jean. Les portes d'’entrée sont du XIVème siècle. La partie haute, plus tardive (vers 1260) est surmontée de trois pignons.
La tour centrale était à l'’origine surmontée d'’une flèche gothique flamboyant qui fut abattue par la foudre et remplacée par un lanternon dans le style de l'’époque (baroque), en 1771. Ce dernier, détruit a fin de la guerre de 1914-1918 fut reconstruit à l'’identique (1994) et équipé de trois cloches qui ont rendu sa voix à l'’église.
La charpente actuelle a, été inaugurée en 1921. Elle est construite en petits éléments de ciment armé coulés au sol et assemblés surplace, technique innovante mise au point par l'’architecte Henri DENEUX qui l'’utilisera ensuite à la cathédrale et à la basilique Saint-Rémi.
A la hauteur des numéros 36-38 de la rue de Vesle, un avant-porche orné d'’une statue de Saint Jacques, donne accès à un passage jadis couvert menant au petit square derrière l'’église, il met en valeur le chevet de l'’édifice.

Intérieur

Plusieurs styles architecturaux s’'y côtoient harmonieusement (fin XIIème - XVIème siècle):
La nef, longue de sept travées, est voûtée sur croisée d'’ogives. Dans les cinq premières travées en partant du portail, les arcades - et leurs supports ont été bâtis au début du XIIIème siècle. Les croisées d'’ogives reposent alternativement sur des piliers carrés et des colonnes doubles dont certaines sont cannelées, souvenir de l'’architecture antique.
Les chapiteaux des colonnes sont ornés de crochets, toutefois entre la 2ème et la 3ème travée, ils sont ornés de feuillages plus fouillés qui indiquent une réfection du XIVème siècle.
Les deux dernières travées, proches de la croisée du transept (en noir sur le plan) sont les plus anciennes (vers 1190-1210), pourvues de fenêtres à simple lancette, sans rose, et d'’un triforium plus sobre. Les parties hautes de la nef, le triforium, les fenêtres et les voûtes sont du début du XIVème siècle.
Les bas-côtés remontent au premier tiers du XIIIème siècle.

Le transept:

Le croisillon sud du transept est du XIIème siècle comme la croisée, mais cette croisée et tout le croisillon nord (allongé de la sacristie en 1854) ont été refaits au XIXème siècle.
Le choeur, réédifié au XVIème siècle dans un style flamboyant, se compose d’'un chevet à trois pans et de trois travées communiquant avec les chapelles latérales. Les grandes arcades sont en plein cintre, ornées à l'’intérieur de caissons sculptés de style Renaissance. Elles sont surmontées d'’un triforium ajouré et de fenêtres de style gothique flamboyant.

Les chapelles latérales

En même temps que le choeur ont été construites, de part et d'’autre, deux chapelles Renaissance, symétriques dans leur structure, bien que celle du bras nord soit un peu plus large et surtout plus ornée.
Des voûtes d'’ogives à clefs pendantes reposent sur des rangs de colonnes jumelles cannelées, d'’ordre corinthien. Élégantes et élancées, elles déterminent deux vaisseaux de trois travées, de largeur inégale.
Les soubassements présentent une succession d'’arcatures aveugles encadrant des niches en plein cintre décorées de coquilles, de fleurons et de têtes d'’anges. Au-dessus une corniche cannelée se prolonge le long du mur.
L'’absidiole nord abrite un autel dédié à la Vierge Marie; à côté, se trouve un autel Saint Joseph doté d'’un beau retable de la même époque.
On retrouve un retable similaire abritant une statue de Sainte Thérèse de l'’Enfant Jésus dans la chapelle sud.
La communauté portugaise de Reims a déposé une statue de Notre-Dame de Fatima dans la chapelle sud.
Un grand Christ en bois peint oeuvre du sculpteur rémois Pierre JACQUES, XVIème siècle, se trouvait jadis sous l'’arc séparant la nef du transept, il est aujourd’hui visible dans la sacristie, et provient de l'’église Saint-Pierre-le-Vieil, détruite à la Révolution.

Les vitraux

Les vitraux du choeur sont l’'oeuvre de Joseph Sima et Maria Helena Viejra da Silva, artistes tchèques qui travaillèrent dans l'atelier rémois Simon à ces verrières à partir de 1966. Il se sont inspirés ici de la Légende Dorée de Jacques de Voragine. D'’après ce texte du Moyen Age, le corps de Saint Jacques aurait été déposé sur une grande pierre qui, s'’amollissant à son contact, aurait formé son premier tombeau. Cette pierre est représentée sous la forme des deux masses brunes qui se trouvent de chaque côté, dominée par la grande Croix lumineuse, source de salut et de vie. La pluie d’'étoiles bleues sur champ vert rappelle que la voie lactée est aussi appelée « chemin de Saint Jacques»; elle guidait les pèlerins vers Compostelle c'’est-à-dire « Le champ d'’étoiles »…
Hélène VIEIRA DA SILVA, élève de BOURDELLE et de Fernand LEGER, a travaillé dans les chapelles entre 1966 et 1976 par touches de couleur sur fond de grisaille retrouvant, panneau par panneau, le rythme des caissons d’un décor Renaissance. Les ocres, bleus et blancs cassés du nord invitent à la prière tandis qu’'au sud, les pourpres et les lignes hachées au-dessus de l'’autel de l'’absidiole évoquent la Passion du Christ et le sacrifice des martyrs; mais le rouge est aussi l'’amour qui envahit le monde.




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Reims, Eglise St-Jacques (1)
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Reims, Eglise St-Jacques, Chevet
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Reims, Eglise St-Jacques, Choeur, Vitraux
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Reims, Eglise St-Jacques, Choeur
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Reims, Eglise St-Jacques, Clocher (1)
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Reims, Eglise St-Jacques, Clocher (2)
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Reims, Eglise St-Jacques, Clocher (3)
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Reims, Eglise St-Jacques, Clocher (5)
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Reims, Eglise St-Jacques, Collateral (1)
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Reims, Eglise St-Jacques, Collateral (2)
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Reims, Eglise St-Jacques, Collateral (3)
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Reims, Eglise St-Jacques, Crucifix
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Reims, Eglise St-Jacques, Exterieur (1)
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Reims, Eglise St-Jacques, Exterieur (2)
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Reims, Eglise St-Jacques, Facade
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Reims, Eglise St-Jacques, Fausse fenetre (1)
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Reims, Eglise St-Jacques, Fausse galerie (2)
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Reims, Eglise St-Jacques, Fausse galerie (3)
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