SELLES SUR CHER, EGLISE NOTRE DAME LA BLANCHEQUELQUES DATESIci même, au VIème siècle, un solitaire du nom de Eusice établit les bases d'un établissement monastique qui durera jusqu'à la Révolution.Ce sanctuaire a l'Abbaye Royale de Celles-en-Berri » (devenu Selles-sur-Cher) date des XIIème et XIIIème siècles. On y verra donc cohabiter le Roman et le Gothique. Les guerres de religion mutileront durablement le choeur et la crypte. Victime du mauvais entretien durant deux siècles, l'édifice bénéficiera d'une restauration importante conduite par l'architecte Baudot entre 1882 et 1904. Notons enfin une réfection complète des couvertures au cours des dix dernières années du XXème siècle. SUIVONS LE GUIDEComme à Saint-Lomer de Blois, à Fontgombault ou à Fontevrault, l'église comprend une nef à bas-côtés, un grand transept flanqué de deux absidioles et un choeur à déambulatoire sur lequel s'ouvrent trois chapelles rayonnantes.A L'INTERIEURLa nef est de la fin du XIIIème siècle. Les colonnes supportant les sept grandes arcades ont des chapiteaux ornés de feuilles de chêne ou de vigne. La présence d'autres colonnes montant jusqu'à la base des murs construits au-dessus des arcades laisse supposer qu'une voûte en pierre était prévue mais ne fut jamais exécutée.Le bas-côté Sud comporte de beaux chapiteaux romans décorés de feuillages stylisés, de figures grimaçantes et de monstres. On notera que la voûte gothique construite au XIVème siècle sous la voûte romane a entraîné la reprise des fenêtres. Seule la première d'entre elles, proche de la façade, est restée dans son état initial. Dans le bas-côté Nord un vitrail relate les principaux miracles de Saint Eusice (miracles figurant également sur la frise supérieure de l'abside à l'extérieur. En voir la liste plus loin dans la description). Le déambulatoire a un mur extérieur d'origine, au décor typiquement roman composé de billettes et de palmettes. On retrouvera dans une des chapelles rayonnantes des éléments de colonnes antiques en marbre, comme d'ailleurs dans les maçonneries qui supportent le clocher. Des ouvertures ouvrant sur quelques marches, côté du choeur, mènent à la crypte. Le choeur est la partie la plus remaniée. Les colonnes qui le ferment à l'Est datent seulement de la fin du XIXème siècle. La crypte également remontée par Baudot abrite un sarcophage du VIème siècle posé sur l'autel. Ce tombeau de Saint Eusice était l'objet de pèlerinage. A L'EXTERIEURLa façade du début du XIIème siècle présente une unité romane rompue par le percement d'une fenêtre ogivale dans sa partie Nord.Le Portail de la façade est encadré par des colonnes de marbre des Pyrénées, autre réemploi possible d'époque romaine. La haute fenêtre en plein cintre est bordée d'une tore portant un cordon d'oiseaux. L'abside est la partie la plus intéressante. Elle est ornée d'une double frise datant du XIIème siècle composée de personnages selon une disposition unique en France. Dans la frise inférieure les figures assez maladroites ont des yeux globuleux, des vêtements aux plis lourds. On reconnaîtra dans un certain désordre chronologique : Annonciation, Nativité, Présentation au Temple, Tentation, Résurrection de Lazare, Lavement des pieds, Cène, Baiser de Judas, Arrestation, Jésus traîné devant Caiphe. La frise supérieure est d'une facture assez élégante, offrant des silhouettes aux proportions nettement plus naturelles. Elle présente des épisodes légendaires de la vie de Saint Eusice : Guérison d'un possédé, Garde des troupeaux par les loups, Entrée dans un four ardent, Utilisation des démons pour tirer les pierres nécessaires à la construction de l'église (voir vitrail dans le bas-côté Nord). Des éléments sculptés disparates ont été incorporés à la construction. Malgré leur mauvais état de conservation, on pourra reconnaître près du transept Nord Saint Michel terrassant le dragon et une Visitation ainsi que divers animaux fantastiques. Sur le flanc Sud de l'Abbatiale, le Cloître : jadis attenant à l'église, sa galerie présentant peu d'intérêt architectural a été récemment annexée par l'Hôtel de Ville qui occupe l'essentiel de l'ancienne abbaye. |
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