Histoire du costume : 13ème siècle

Histoire du costume : 13ème siècle

Le XIIIème Siècle est une époque de grande prospérité, le commerce et l'industrie se développent. L'habillement se transforme et malgré les lois somptuaires de 1275 et de 1294, le luxe des vêtements envahit toutes les classes de la société, et ceux qui ne possèdent pas d'habits assez somptueux en louent.
La "chainse" devient la chemise de toile de lin que toute personne soignée se met directement sur la peau et qui retombe sur les braies. Elle est complètement recouverte, d'abord par une blouse appelée "futaine", courte ou très longue en drap blanc ou en toile de coton.
Par dessus, on vêt une robe de laine, la "cotte", plus encore un vêtement de dessus le "surcot" (sur cotte). Ce surcot est une tunique descendant au dessous des genoux ou plus bas. Il se porte avec ceinture ou bien flottant. Il a ou non des manches. Manches courtes parfois assez larges, ou longues, ajustées à l'avant bras et amples à l'entournure, garnies de petits boutons ronds dit "noyaux". Pour monter à cheval ce qui est le moyen le plus ordinaire de se déplacer, il est fendu par devant et derrière et muni d'un capuchon.
Avec le XIIIème Siècle, le "bliaud" est remplacé, pour les femmes, par le surcot. Celui-ci n'est qu'une robe de dessus portée avec ceinture et jupe. Elle était si longue que les femmes devaient la relever pour marcher. Cette jupe avait la forme d'une cloche et était sans ouverture. Sur ce surcot les femmes portaient en général le "grand mantel à cordelière", analogue au "pluvial" masculin, posé sur les épaules et maintenu par une cordelière passant parfois dans l'anneau d'un fermail.
Les ouvriers et les hommes de la terre remontent les pans du surcot dans la ceinture pour faciliter les mouvements pendant leur besogne.
Ce surcot, peut-être doublé de fourrure, Il y à aussi des manches "cousues", c'est-à-dire qu'on bâtissait sur soi le matin et décousait le soir.
L'encolure étroite munie d'une fente, "l'amigaut", est fermée par une broche.
Les "braies" sont flottantes et courtes, une coulisse à cordon les fixe aux hanches, c'est le "brayer".
Des jarretelles retiennent les bas de chausses qui montent jusqu'à mi-cuisse. Elles sont bariolées, vergées, etc.
L'Eglise défend aux prêtres les chausses de couleurs voyantes, mais à la fin du règne de Philippe le Bel, la mode est uniformément aux chausses noires.
L'usage du "garde corps" parait être très répandu, il est le vêtement usuel de Saint-Louis. C'est un manteau long à manches amples, fendues verticalement et laissant les bras dégagés.
Devant la débauche générale d'élégance, les seigneurs pour ne pas être pris pour des manants, s'habillent aux couleurs de leurs écus. Leurs emblèmes sont imprimés sur les étoffes, par le procédé de la batture ou de la broderie d'or, d'argent ou de soie. Les vêtements ainsi exécutés sont dits "partis" ou "écartelés", s'ils sont la combinaison de plusieurs blasons.
La vogue des fourrures ne fait que croître et le prix est de plus en plus élevé. Au début du XIVème Siècle, Philippe le Long usa, dans la seconde moitié de l'an 1316 de six mille trois cent soixante quatre ventres de petit-gris.
Les fourrures étaient portées tous les jours et en toutes saisons.
Le visage est rasé, les cheveux coupés à hauteur des oreilles et roulés au fer sont maintenus par un bandeau de soie ou un fil d'or, parfois une grosse boucle est sur le front, "le dorenlot".
La mode dure longtemps d'un petit bonnet blanc en forme de béguin d'enfant attaché sous le menton, c'est la "cale", en toile pour les plus démunis et pour les élégants, en linois transparent brodé d'oiseaux et de fleurs. Un préjugé est grand contre les cheveux roux, il faut être blond ou brun. Les chapeaux sont de feutre de coton ou de laine, en forme de cloche, ou bien c'est la calotte à revers fourré qu'on peut l'hiver rabattre sur les oreilles. Des seigneurs ont le chef garni de plumes de paon.
L' "aumusse" est une sorte de capuchon fourré tombant sur le dos. Le chaperon rond puis pointu couvre la nuque. Le chapelée fleurs onde feuillages, sorte de bandeau, sied aux damoiseaux.
Pendant toute la durée du XIIIème siècle, sous l'influence religieuse, les cheveux des femmes sont peu visibles; enveloppés dans une "résille", recouverts par une coiffe ou des voiles, ils disparaissent en partie.
La coiffe la plus en vogue à cette époque est le "touret". C'est un bonnet de linge, ayant la forme d'une toque. Il est empesé, fréquemment ondulé ou plissé. Le "touret" s'épingle sur le couvre-chef, composé d'une calotte cylindrique et d'un bandeau qui passe sous le menton. On n'aperçoit de la chevelure que le chignon.
Les chaussures sont pointues. Le soulier est retenu sur le cou-de-pied par une courroie ou rattaché par les oreilles. Décolleté sur l'empeigne il est dit "escoleté". Les "estivaux" sont de petites bottes basses généralement noires. Et toute une variété de souliers fourrés, de brodequins se portant avec des patins montés sur deux tasseaux.
L'émail perd de sa faveur chez les grands, mais les diamants apparaissent.
Les manches ont des garnitures de boutons d'argent, d'or et de perles. Les broches des manteaux, les "fermaux", sont énormes et enchâssés de pierres de couleur, ainsi que les couronnes, les ceintures, les chapelets de tête, etc.
On appelle "nusches" les pendants de colliers et "chasse-bras" les bracelets.
Le "patenôtre" ou chapelet à prier est d'or, de corail, d'os, d'ivoire, d'ambre, de jais.
Les doigts sont chargés de bagues.
Les stations thermales sont très fréquentées. Cependant le bain reste un luxe. La toilette est ordinairement bien réduite. Le traité Regimen Salernitanum enseigne qu'il faut le matin se laver à l'eau fraîche les yeux et les mains, peigner ses cheveux, et se nettoyer les dents. Guillaume de Lorris recommande dans le Roman de la Rose, aux damoiseaux de se tenir les mains propres, les ongles nets et de peigner galamment leur chevelure.
Un poète latin à laissé le portrait de ces cocardeaux parisiens qui portent les cheveux roulés au fer sur les oreilles, passent à la pierre ponce leur nuque rasée, se fardent le visage, s'épilent les sourcils, mâchent des pastilles parfumées et blanchissent leurs mains dans des laits d'où elles sortent comme du parchemin neuf et zézayent en parlant.

Aumusse (13eme siecle).jpg
Aumusse (13eme siecle).jpg
Braies (a), Brayer (b) (13eme siecle).jpg
Braies (a), Brayer (b) (13eme siecle).jpg
Braies (pantalon) et Cale (coiffe) (13eme siecle).jpg
Braies (pantalon) et Cale (coiffe) (13eme siecle).jpg
Chainse (a), Cotte (b), Manches absentes (c), Serre-tete (d) (13eme siecle).jpg
Chainse (a), Cotte (b), Manches absentes (c), Serre-tete (d) (13eme siecle).jpg
Chainse (a), Surcot (b), Manches a Noyaux (c), Capuchon (e), Cale (g) (13eme siecle).jpg
Chainse (a), Surcot (b), Manches a Noyaux (c), Capuchon (e), Cale (g) (13eme siecle).jpg
Couronne (13eme siecle).jpg
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Garde corps (13eme siecle)(2).jpg
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Garde corps (13eme siecle).jpg
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Garde corps (a) (13eme siecle).jpg
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Grand Mantel a cordeliere (13eme siecle).jpg
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Surcot (13eme siecle) (1).jpg
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Surcot (13eme siecle) (2).jpg
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Surcot (a), Braiel (b), Cotte (de mailles)(c) (13eme siecle).jpg
Surcot (a), Braiel (b), Cotte (de mailles)(c) (13eme siecle).jpg
Surcot (a), Ceinture (b), Surcot (c), Cheveux boucles (e) (13eme siecle).jpg
Surcot (a), Ceinture (b), Surcot (c), Cheveux boucles (e) (13eme siecle).jpg
Surcot (b), Ceinture (c), Pans remontes (d) (13eme siecle).jpg
Surcot (b), Ceinture (c), Pans remontes (d) (13eme siecle).jpg
Touret (13eme siecle).jpg
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