Histoire du costume : 12ème siècle

Histoire du costume : 12ème siècle

Le XIIème Siècle fut une période de grande activité. Les rois battent en brèche la féodalité, les villes se soulèvent pour être affranchies, mais cette agitation est motivée par un désir de sécurité et de paix. L'industrie, l'art, la littérature prennent leur essor.
La galanterie naît lorsqu'on commence à vivre dans l'oisiveté.
On tisse en France la laine, le lin et le chanvre, peut-être même le coton est-il introduit et le travail de la soie est acclimaté.
Le goût des Français va toujours aux vêtements bariolés, ils ne se contentent plus des tissus rayés horizontalement. Le corps de tunique est d'un autre ton que les manches, les manches différentes entre elles. Les manteaux ont deux pans chacun d'une couleur.
La transformation est complète dans le costume; de court, il se porte long. Cette mode appelée barbaresque fut importée par les Normands au retour de leurs voyages en Sicile. Elle passe pour un signe de relâchement des moeurs et l'Eglise vitupère contre elle.
Le "chainse" est le vêtement de dessous; il est en lin, en chanvre, en laine ou en soie, finement plissé et gaufré, il apparaît aux poignets et au bas des jambes; il est fendu devant et derrière pour monter à cheval. Brodé de fils d'or aux poignets et au col, les manches sont taillées larges à l'entournure.
Le "bliaud", est la robe de dessus, un peu plus court que le chainse. Orné de broderies et d'orfrois il est très évasé dans le bas. Les manches sont larges aux entournures et très serrées au poignet, puis ensuite, au contraire, en entonnoir largement ouvertes laissant voir les poignets brodés du chainse.
Le manteau a les dimensions de la "chlamyde", il s'attache sur l'épaule gauche, Il peut se nouer à lui-même ou être fixé par un large fermail.
La "chape à pluie" avec des manches ou de simples fentes pour passer les bras, d'abord en tissu grossier, puis en étoffes d'un grand prix, entra dans la tenue élégante des deux sexes.
Par suite des relations avec l'Asie, les fourrures précieuses affluent. On double les manteaux, on borde les manches et les cols des tuniques, on porte des polissons. Les martres, les zibelines, les hermines, les ours, le vair étant insuffisant et atteignant un grand prix, on utilise les fourrures de pays: le loup, le renard, le chat, le chien. On teint les peaux, particulièrement en rouge. On les travaille en bande, on mouchette l'hermine, sa petite queue noire posée symétriquement, le menu vair donne une disposition en arcades grises et blanches. L'usage des pelleteries est tellement généralisé qu'on en distribue aux pauvres.
Les chausses sont en toile ou en soie brodée ou damassée.
Les ouvriers, les gens du peuple, portent le chainse court, leur tunique est le "sayon", qui descend à mi-jambe et est munie d'un capuchon ou d'une petite pèlerine encapuchonné également.
Les braies sont en lin ou en poil de chèvre.
Durant cette période, l'Eglise tonne contre les cheveux longs et la barbe, et allègue vainement l'épître de St-Paul aux Corinthiens. Devant, les chevelures sont assez courtes et elles sont frisées en boucles avec le fer. Les barbes sont divisées en petites mèches enroulées de fils ou ruban d'or, c'est ce qu'on appelle "barbe galonnée". Pour maintenir les cheveux sur la nuque un simple ruban, le "chapelet" ou un diadème orfévré, le "tressoir".
Pour les femmes, la mode est au "couvre chef"; c'est un fichu de tissu fin enveloppant la tête et formant un bandeau sous le menton. Elles portent aussi la "touaille", qui est une pièce de toile qui passe horizontalement devant le menton et est fixé au col. La réunion de ces deux éléments donnera naissance à la "guimpe" qui se développera au XIVème Siècle.
Le chaperon genre de capuchon de toile blanche est signe de ralliement d'une association populaire dans le Midi. Puis cette coiffure proscrite, le chaperon subsiste, muais de toutes les couleurs.
Le bonnet a la forme du bonnet phrygien avec la pointe rabattue en avant, des fanons voltigent par derrière. A la fin du règne de Louis VII on porte toutes sortes de feutres, il y en a d'infinies variétés.
Les couronnes ou "crénelées" sont ornées de pierres en cabochons, un cercle d'or orfévré retient les cheveux.
Les "fermaux" sont de larges broches agrafant le manteau ou l'ouverture du bliaud. On porte des bagues. Les poignées d'épée sont précieusement travaillées.
Le procédé de l'émaillage nous est revenu de Byzance, très perfectionné, étant d'un prix moindre, il peut orner même le costume des bourgeois.
L'influence de l'art byzantin est très sensible dans tons les décors: géométrie ou animaux affrontés.

Bliaud (12eme siecle).jpg
Bliaud (12eme siecle).jpg
Bliaud de femme (12eme siecle).jpg
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Bliaud de femme et ceinture (12eme siecle).jpg
Bliaud de femme et ceinture (12eme siecle).jpg
Bliaud long de femme (12eme siecle).jpg
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Bliaud long d'homme (12eme siecle).jpg
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Chainse (a),  Bliaud (b), Manteau (c), Coiffe (d), Barbe gallonee (12eme siecle).jpg
Chainse (a), Bliaud (b), Manteau (c), Coiffe (d), Barbe gallonee (12eme siecle).jpg
Chainse (a), Bliaud (c), Manche evasee (d), Fermail (e), Cheveux boucles (f), Bonnet phrygien (g), Fanons (h) (12eme siecle).jpg
Chainse (a), Bliaud (c), Manche evasee (d), Fermail (e), Cheveux boucles (f), Bonnet phrygien (g), Fanons (h) (12eme siecle).jpg
Sayon (a), Chappe de pluie (b), Cheveux courts (c) (12eme siecle).jpg
Sayon (a), Chappe de pluie (b), Cheveux courts (c) (12eme siecle).jpg

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