Bibliographie sommaire :
BALLARD M., GENET J.-Ph., ROUCHE M., Le moyen en occident, Paris, 1990.
AMANN E., DUMAS A., L'Eglise au pouvoir des laïques (888-1057), Paris, 1948.
VAUCHEZ A., La spiritualité du Moyen Age occidental,Paris, 1994.
Dans un monde occidental où la guerre privé des grands seigneurs faisait des ravages parmi les populations, l'Eglise s'efforça de rétablir la Paix à la place des souverains. Ces actions de pacifications sont la paix et la trêve de Dieu.
Chefs d'une Eglise, ils étaient plus intéressée que quiconque à la protection de ses clercs et ses biens contre toute violence et autre usurpation. En un mot, que les évêques aient pris l'initiative de la paix en Auvergne et en Aquitaine ne doit pas étonner.
En effet, La "Paix de dieu" se développe en Aquitaine, en Languedoc, en Bourgogne et petit à petit dans tout le reste du royaume de France.
Nous pouvons avancer une definition de cette paix "générale" : La paix de Dieu est un serment de nature publique prononcé devant une assemblée par ceux qui portent les armes séculières jurant ainsi la paix générale.
Mais attention : il ne s'agit pas d'un mouvement de piété ou de charité. le but de la paix de dieu est de limiter et d'encadrer la violance des guerres privées (faides ou faida).
La plupart des serments entrainent l'etablisement d'un compromis entre laïcs armés et ecclésiastiques. Un compromis juridique et foncier qui a probablement eu tendance à accélérer la mise en place de la seigneurie.
Nous pouvons donner le tableau suivant pour illustrer la progression de ce mouvement de paix :
Charroux | 989-990 |
Limoges | 991 |
Puy en Velay | 994 |
Poitier | 1011 |
Poitier | 1027 |
Bourges | 1031 |
Beauvais | 1023 |
normandie (sous le nom de paix de prince | 1048 |
Angleterre | 1066 |
Flandre | 1036 |
Terres d'Empire | 1082 |
Le concile de Limoges en 994 et celui de Poitier en l'an 1000 et en l'an 1014 parachève cette paix trouve ses applications les plus forte dans le midi du royaume de France. Ces conciles sont des assemblées de "grands", laïcs et ecclésiastiques, où l'on délibèrent sur les mesures à prendre et sur les règles à édicter. Mais ce sont aussi des cérémonies où l'on montre, à la foule qui se trouve présente, les reliques des saints et où l'on lève des serments. Les deux choses étant indissociables.
L'idée de Paix de Dieu dérive en fait de la législation carolingienne et est une version cléricale de la protection que le Roi accordait aux hommes de dieu et aux églises. Les paysans et autres pauvres bénéficiaient également de cette sauvegarde puisque les conciles s'efforçaient de décourager le vol du bétail et autre délit.
Par un simple "glissement", l'idée de Paix de Dieu devenue effective, "accouche" de la "trêve de Dieu".
Dés les années 1023/1025 la période de trêve est respectée. Exemple : C'est en Catalogne en 1027 que l'on voit apparaît dans les actes la trêve de Dieu. C'est aussi là une image, une copie de l'ancienne législation carolingiennes. C'est par ailleurs au concile d'Arles de 1037 et de 1041 que s'affirme cette prohibition de la guerre pour le Sud du royaume de France. Ces interdits sont en fait approfondis d'un concile à l'autre (Nouveau concile de Narbonne en 1054).