Les merciers

On disait au Moyen Age : « Merciers, marchands de tout, faiseurs de rien ». C'était l'exacte définition de ce métier. Chaque artisan à l'origine vendait seulement ses produits : mais tous les métiers n'existaient pas en si grand nombre et avec la même importance dans chaque ville. Il était donc indispensable qu'il y eût des gens pour se charger de rassembler les marchandises les plus diverses et les mettre à la disposition des acheteurs. Mais les différents industriels veillaient jalousement à leurs privilèges, et de tout temps ils surveillèrent attentivement les marchands pour les empêcher de ne rien fabriquer.

Ces marchands, qui servirent ainsi au Moyen Age d'intermédiaires entre le public et les fabricants, s'appelèrent merciers. Ce mot, qui n'éveille pour nous que l'idée d'un petit commerce borné à quelques articles de lingerie, à quelques accessoires de toilette, et à quelques-uns des instruments nécessaires à la couture. Toutefois, le mot mercerie avait bien plus d'étendue ; il vient du mot latin merx, qui signifie tout ce qui se vend. Un mercier, c'était à l'origine un négociant en gros.
On distinguait deux sortes de merciers. D'abord ceux qui allaient au loin chercher les marchandises précieuses : ils se rendaient dans ces curieuses foires, où les marchands de tous pays se retrouvaient pendant quelques semaines et d'où ils revenaient dans leur patrie avec des mulets chargés de ballots. Puis il y avait les merciers sédentaires, qui recevaient les premiers les marchandises coûteuses ou qui commandaient aux fabricants de la ville où ils se trouvaient les objets dont ils avaient besoin.

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