FRANCE, TARN, CAGNAC-LES-MINES, NOTRE-DAME-DE-LA-DRECHE
Notre-Dame de la Drèche
Historique
Le sanctuaire tire son nom du dialecte albigeois "Nostro Domo de Dresto" que l'on peut traduire par "Notre-Dame de la Côte droite (chemin droit et raide pour y accéder) ou par Notre-Dame de la rive droite du Tarn. De vieux actes du XIIIe siècle l'appellent : "Beata Maria de Dextera".
Le vocable de La Drèche ne comporte aucun mystère : en occitan on distingue dans une vallée la pente exposée au nord dite l’évès et la pente exposée au sud, dite l’adrech. L’emplacement primitif du sanctuaire était, selon certains, une minuscule chapelle sur le talus qui monte d’Albi à Cagnac.
Dans ce lieu qui n'est que garenne et pacages, des bergers découvrent, au XIIe siècle, la statue de la Vierge actuellement visible dans un haut ciborium de pierre, au-dessus du maître-Autel.
Le propriétaire du champ où fut découverte la statue fit bâtir un sanctuaire pour l'abriter. La date de cette première construction est connue. Un acte de 1185 la donne comme église paroissiale.
En 1275 l'église étant trop petite, on la reconstruisit après accord entre l'évêque d'Albi, Dominique de Florence, et les seigneurs de Castelnau-de-Lévis et de Lescure. Elle forme encore aujourd'hui le bâtiment originel intérieur de style gothique comme la cathédrale.
En 1792, l'église est pillée et saccagée.
En 1859, Mgr de Jerphanion décide une nouvelle construction. On conservera la chapelle du XIIe siècle et on construira en avant de celle-ci une nef octogonale et un clocher. Elle sera construite en brique rouge comme la cathédrale d'Albi.
La nef octogonale, de 19,5 m de haut et de large, s'ouvre sur 6 chapelles latérales. Une tour domine à 42 m de haut, abritant un carillon de 28 cloches.
L'inauguration de cet ensemble se fera en 1864 et les du Tiers-ordre Régulier de Saint-François sont chargés d'en assurer la cure.
De 1877 à 1894, le Père Léon Valette réalise les peintures du sanctuaire d'après les cartons du peintre toulousain Bernard Bénézeth.
En 1940, aux trois cloches pour célébrer la liturgie est adjoint un carillon de vingt-cinq cloches, béni par Mgr Voussaron, archevêque. En 1985-1986, se sont déroulées ce grandes fêtes pour le centenaire de Notre-Dame de la Drèche.
Les 6 chapelles sont chacune dédiée à une dévotion mariale :
- L'Immaculée Conception
- N. D. du Rosaire et Saint Dominique
- N. D. des Anges et Saint François
- N. D. des Victoires : refuge des pécheurs
- N. D du Mont Carmel avec Sainte Thérèse d'Avila et Saint Jean de la Croix
- N. D. des Douleurs et la Pieta
7 grandes statues de 1,80m représentent Saint Joseph, Saint François d'Assise, Saint Louis, Saint Jean, Saint Bernard, Saint Dominique et Sainte Elisabeth de Hongrie.
La statue de N. D. de la Drèche fait 85cm de haut, assise, portant entre ses genoux l'Enfant Jésus qui bénit tous les pèlerins entrant en ces lieux. Elle date du XIIe s., tout en bois. C'est une des copies de la Vierge d'Or de Clermont. Dans son dos, se trouve une logette destinée à recevoir des reliques. Elle est invoquée comme Salut des Infirmes ou bien Santé des Malades.
Placée comme elle l’est, au-dessus de l’autel, et auréolée de lumière la statue de 85 cm de hauteur, attire tout de suite les regards dès que l’on franchit le portail. Vue de plain-pied, son buste long la rendrait disgracieuse, mais vue de bas en haut, comme c’est le cas, ses proportions sont normales.
Marie tient Jésus assis sur ses genoux, légèrement à notre droite. De sa main gauche elle soutient l’enfant, sa main droite semble suivre le bras droit du Christ qui se lève pour bénir à la manière héritée de l’Orient, c’est-à-dire l’index et le majeur détachés et dressés. Jésus tient, dans la main gauche, un globe sur lequel est dressée une croix.
Sur les cheveux de Marie, divisés en deux bandeaux par une raie médiane, repose un long voile à frange dorée qui couvre les bras et descend jusqu’au sol. Les tuniques, tant celle de Marie que celle du Christ, forment des plis harmonieux qui laissent apparaître les pieds nus de l’enfant ou les chaussures en pointe de la mère.
Les deux visages sont graves et sereins, des couronnes couvrant parfois les deux têtes. La statue est couverte quelquefois d’un manteau de drap d’or ou de satin et d’un voile de fine dentelle, ce sont des ajouts inutiles dont elle est le plus souvent débarassée.
Marie est assise sur un coussin placé sur un siège au dossier vertical, ce qui donne à l’ensemble une impression de grande dignité. Nous avons à faire ici à un type particulier de statue, dit auvergnat, d’époque romane, que l’on trouve assez fréquemment dans le Massif Central. Il s’agit toujours d’une statue en bois, non peinte, sombre (d’où leur nom de "vierges noires"). Celle de La Drèche, noire aussi fut restaurée au XIXe siècle à Toulouse, certaines parties étant vermoulues ou même tombées, et elle fut repeinte à cette occasion, ce que l’on peut évidemment regretter.
Mais son allure générale demeure et elle reste bien "le Siège de la Sagesse" comme on désigne parfois aussi ce genre de statue. Marie est assise sur la cathèdre et ses genoux servent à leur tout de siège pour l’enfant qu’elle présente aux hommes comme Sagesse du monde, comme celui qui peut apporter le salut.
Une reproduction fidèle de la statue a été exécutée par Raoul Vergnes (pour le bois) et Nicolas Greschny (pour la peinture), c’est elle qui est transportée sur un "brancard" pour les pèlerinages.
Informations tirées de Pèlerinages à Notre-Dame en Pays Tarnais du père Gilbert Assémat RDT Collection Rives du Temps - 1988
Informations : Il est aussi possible de visiter le Musée Missionnaire du Mato-Grosso, rassemblant des souvenirs authentiques ramenés par les Pères. Ils étaient partis en 1904 évangéliser de cette région du Brésil. Dépaysement garanti pour les petits et les grands! Le Musée d'Art Sacré comprend une exposition d'objets liturgiques, de statues, de reliquaires... avec la mise à jour des murs de pierres blanches du choeur datant du XlIrs. et de l'agrandissement en brique rouges au XIX's. L'arrière-choeur est consacré à Saint François. S'adresser à l'accueil. Merci.
A REMARQUER PARTICULIEREMENT
• Les peintures : quatre-vingt-trois tableaux et décorations, mis en valeur par une nouvelle illumination de haute qualité.
• L'exposition liturgique dans les arrières-sacristies.
• Le Musée Missionnaire du Mato-Grosso, au Brésil, que les Pères de la Drèche évangélisent depuis 1904.
• Enfin, la source gallo-romaine, restaurée, près de laquelle se fait l'ouverture des pèlerinages et fêtes mariales.