FRANCE, TARN, ALBI, PALAIS DE LA BERBIE



Albi, palais de la Berbie

Armoiries Albi, Palais de la Berbie Armoiries

La cité épiscopale constitue l'un des plus grands ensembles monumentaux de briques au monde. Elle est dominée par la puissance de monuments exceptionnels : la cathédrale Sainte-Cécile et l'ancien palais forteresse des évêques, la Berbie.
Autour de ces lieux de pouvoir et de la place Sainte-Cécile, modeste « plassa » à l'époque médiévale, se sont progressivement structurés les plus anciens quartiers d'Albi : Castelviel, Castelnau, bourg Saint-Salvi, etc.
Longtemps envahis de véhicules, les abords de la cathédrale ont fait l'objet d'aménagements urbains en 2004-2005. Ils ont permis de rétablir l'articulation avec les rues du centre historique et de révéler différents monuments ou espaces qui en constituent l'unité : places de la Pile, monseigneur Mignot, de la Trébaille, parvis, baldaquin, chevet de la cathédrale.

Édifié du XIIIe siècle au XIVe siècle, cet ancien palais épiscopal porte un nom dérivé de l'occitan bisbia qui signifie « évêché ». Son architecture militaire est fondée sur la défense passive par une extraordinaire hauteur et épaisseur des murs. Le palais de la Berbie symbolise le pouvoir des évêques dans un contexte de tension avec les Albigeois.
Il est remanié une première fois à la Renaissance par l'évêque Louis d'Amboise, avant que les prélats des siècles suivants ne l'aménagent en palais d'agrément. Les multiples salles voûtées d'ogives, les salons, les terrasses et jardins classiques servent aujourd'hui de cadre à l'oeuvre du peintre albigeois, Henri de Toulouse-Lautrec.

Le palais de la Berbie

La construction

Le nom du palais vient du mot occitan « bisbia », devenue « verbie » puis « berbie » et qui signifie évêché.
L'édification du palais se déroule en de nombreuses étapes : la construction elle-même s'étale entre 1228 et 1306. Par la suite, et ce jusqu'au début du XXe siècle, le palais subira des aménagements multiples.
Durand de Beaucaire (1228-1254)
Jusqu'au début du XIIIe siècle, les évêques d'Albi habitent un groupe de maisons proche de la cathédrale romane prêté par la chanoines. Les évêques vont profiter de la déchéance des vicomtes d'Albi, les Trencavel, lors de la croisade des Albigeois, pour réorganiser à leur profit la perception des impôts. Cet enrichissement soudain permet à l'évêque Durand de Beaucaire de marquer sa puissance au travers d'une nouvelle résidence. Elle se compose d'une salle féodale (aula) à laquelle est accolée une tour : à l'ouest est édifiée la tour Saint-Michel (à deux niveaux) destinée au tribunal et aux prisons ecclésiastiques.
Bernard de Combret (1254-1271)
Cet évêque va terminer les travaux de son prédécesseur en donnant au palais son aspect de citadelle : il relie entre eux les anciens bâtiments. L'évêque craint pour sa sécurité à cause du pouvoir royal qui soutient les revendications d'Albi et à cause des révoltes populaires, les murailles sont donc beaucoup plus sophistiquées du côté de la Ville, principal adversaire de l'évêque, que du côté Tarn, "rempart" naturel. Par ailleurs, afin d'éviter tout risque d'incendie, il réalise le couvrement en voûte d'ogives de toutes les salles de la forteresse.
Bernard de Castanet (1277-1306)
Ces travaux se font en parallèle avec l'édification de la nouvelle cathédrale Sainte-Cécile. Le caractère ambitieux, autoritaire de l'évêque déchaîne contre lui la colère royale et la haine des Albigeois. Craignant pour sa sécurité, il renforce à nouveau le bâtiment.
Il élabore un double-donjon, la tour Mage, qui se compose :
- de l'ancienne tour Saint-Michel, surélevée d'un étage qui accueille la chapelle privée de l'évêque et la salle officielle.
- d'une nouvelle tour, la tour Sainte-Catherine, dans laquelle réide désormais l'évêque.
L'ancienne résidence, la Vieille Berbie, devient le tribunal ecclésiastique. La courtine de Bernard de Castanet est renforcée par des contreforts hémisphériques (côté jardins). Enfin, il lance deux courtines à l'ouest et à l'est, qui dévalent les escarpements vers le fleuve, créant ainsi de nouveaux espaces dépendants du palais et permettant une fuite éventuelle vers le Tarn.

Les aménagements et embellissements

Le XVème siècle
Louis d'Amboise (1474-1503) introduit dans le palais l'esthétique Renaissance. Il édifie sa résidence sur la muraille de Castanet.
Comprend :
- une série d'appartements,
- la tour d'Amboise remaniée,
- une galerie édifiée sur la courtine.
Il facilite l'accès à la tour Mage par La création d'un escalier à vis.
Le XVIIème siècle
Le rôle de forteresse donné au palais s'efface peu à peu. En 1598, le Gouverneur militaire d'Albi ordonne de raser les fortifications et défenses. Le caractère ruiniforme des parties supérieures du donjon date de cette époque.
Gaspard Duillon du Lude (1635-1676) complète dans le goût classique l'aile d'Amboise, qu'il double de deux galeries superposées, surmontées d'une terrasse. Il Fait orner somptueusement les salons de l'aile d'Amboise.
Hyacinthe ??? (1678-1687) décore la chapelle de la Vieille Berbie de stucs faux marbre en 1685.
??? (1687-1703) élève contre la muraille du grand donjon des galeries superposées symétriques à celles de l'est. Et il aménage les appartements de l'aile des Suffragants, une terrasse au pied des contreforts du XIIIème siècle et des jardins.
Le XVIIIème siècle
La forteresse s'ouvre vers la ville : un portail est percé sous l'aile d'Amboise.
Choiseul Stainville (1759-1764) lance perpendiculairement à l'aile d'Amboise une galerie et une bibliothèque.
Le Cardinal de Bernis (1764-1794) creuse dans la tour nord-ouest un petit salon donnant sur le point de vue le plus lointain du Tarn. Il place dans le jardin des statues à l'antique.
Le XIXème siècle
Après la Révolution, les bâtiments sont rattachés au domaine de l'État.
En 1807, Napoléon transfère au département du Tarn la propriété du palais de la Berbie.
En 1823, le diocèse d'Albi est reconstitué. Des travaux de restaurations sont entrepris.
1862, classement de la chapelle Notre-Dame et des salons du Lude et de Bernis.
Le XXème siècle
1905, séparation des biens de l'Église et de l'État, le palais perd définitivement sa destination religieuse.
1909-1922, restitution des états antérieurs.
1922, inauguration des galeries consacrées au peintre Henri de Toulouse-Lautrec.
1989-1996, réflexion et étude d'un projet d'agrandissement et de restructuration du musée validé par la direction des musées de France.
1997, lancement d'un concours international d'architectes remporté par le cabinet Philippe Dubois et associés.
Le XXIème siècle
Les travaux sont réalisés par un syndicat mixte regroupant le Conseil général - toujours propriétaire du palais de la Berbie et la Ville d'Albi.
2002-2004, 1ère phase des travaux : réalisation des nouveaux espaces accueil et boutique, inauguration des salles basses médiévales.
2006-2008, 2e phase des travaux : construction des salles d'exposition temporaire sous la terrasse de Bernis, aménagement de l'auditorium et de son atrium sous la cour d'Honneur, réalisation de locaux techniques et de service.
La 3ème et dernière phase concerne le réaménagement des étages 1 et 2 pour les collections permanentes et les bureaux de la conservation.
L'ensemble des travaux permettra au musée Toulouse-Lautrec d'affirmer son positionnement comme équipement culturel contemporain.

Toulouse-Lautrec

Henri de Toulouse-Lautrec naît à Albi à l'hôtel du Bosc en 1864 dans une famille issue de la haute noblesse.
Une pathologie osseuse congénitale l'écarte d'une vie tracée de grand hobereau de province, pour placer le dessin au coeur de sa vie. Installé à Montmartre, il devient le peintre des bals populaires, des filles de joie, des artistes de cabaret.
Mais il est avant tout l'un des plus remarquables portraitistes et retranscrit sans concession le caractère humain dans ses oeuvres. Après sa mort en 1901, sa mère ayant essuyé le refus du Louvre, lègue quelques années plus tard, les oeuvres de son fils à la ville d'Albi.

Le musée

Riche d'une collection remarquable d'oeuvres d'Henri de Toulouse-Lautrec et d'un fonds d'art moderne qui propose un parcours artistique depuis la fin du XIXe siècle jusqu'au milieu du XXe siècle, le musée d'Albi est engagé dans un projet ambitieux d'extension et de restructuration muséographique.
Durant les différentes phases du chantier, les collections Toulouse-Lautrec sont redéployées. Jusqu'à la fin des travaux, les visiteurs peuvent parcourir le début du nouveau circuit dans les salles médiévales voûtées d'ogives récemment aménagées : rencontre avec Henri de Toulouse-Lautrec à travers les portraits peints par ses amis (Vuillard, Anquetin, ...), découverte des oeuvres de jeunesse et des études évoquant les premières étapes de sa formation, approche thématique de son oeuvre dans deux salles consacrées aux portraits de ses proches et aux maisons closes.



[ page 1 ] [ page 2 ]

Albi, Ancien palais episcopal de la Berbie et les jardins suspendus
Albi, Ancien palais episcopal de la Berbie et les jardins suspendus.jpg
Albi, Blason
Albi, Blason.png
Albi, Cite episcopale, Passage (1)
Albi, Cite episcopale, Passage (1).jpg
Albi, Cite episcopale, Passage (2)
Albi, Cite episcopale, Passage (2).jpg
Albi, Palais de la Berbie (01)
Albi, Palais de la Berbie (01).jpg
Albi, Palais de la Berbie (02)
Albi, Palais de la Berbie (02).jpg
Albi, Palais de la Berbie (03)
Albi, Palais de la Berbie (03).jpg
Albi, Palais de la Berbie (04)
Albi, Palais de la Berbie (04).jpg
Albi, Palais de la Berbie (05)
Albi, Palais de la Berbie (05).jpg
Albi, Palais de la Berbie (06)
Albi, Palais de la Berbie (06).jpg
Albi, Palais de la Berbie (07)
Albi, Palais de la Berbie (07).jpg
Albi, Palais de la Berbie (08)
Albi, Palais de la Berbie (08).jpg
Albi, Palais de la Berbie (09)
Albi, Palais de la Berbie (09).jpg
Albi, Palais de la Berbie (10)
Albi, Palais de la Berbie (10).jpg
Albi, Palais de la Berbie (11)
Albi, Palais de la Berbie (11).jpg
Albi, Palais de la Berbie (12)
Albi, Palais de la Berbie (12).jpg
Albi, Palais de la Berbie (13)
Albi, Palais de la Berbie (13).jpg
Albi, Palais de la Berbie (14)
Albi, Palais de la Berbie (14).jpg
Albi, Palais de la Berbie (15)
Albi, Palais de la Berbie (15).jpg
Albi, Palais de la Berbie (16)
Albi, Palais de la Berbie (16).jpg
[ page 1 ] [ page 2 ]

Retour