L'église de Saint-Germain-en-Brionnais (autrefois Saint-Germain-des-Bois) est sous le double vocable de saint Germain, évêque d'Auxerre (+ 448) et de saint Benoît, patriarche des moines d'Occident (+547).
D'après la tradition française, les reliques de saint Benoît auraient été transportées à Fleury-sur-Loire, en 703. En 1964, le Pape Paul VI l'a proclamé patron de l'Europe.
Les origines connues
L'origine connue de l'église de Saint-Germain est la fondation d'un prieuré de chanoines réguliers de Saint-Augustin, en 1095, par les seigneurs voisins de Dyo. La construction de l'église peut être datée de cette période.
Heurs et malheurs
Par la suite, le prieuré de Saint-Germain a été rattaché à celui de Saint-Sernin qui suivait la même règle.
Il ne reste rien des bâtiments conventuels qui ont été détruits, en 1569, lors des Guerres de Religion. Au XIXème siècle, l'église dont la voûte s'affaissait était menacée de ruine.
Malgré les efforts des habitants de la commune, encouragés par leur curé, l'Administration des Beaux-Arts jugea que la restauration était trop onéreuse ; l'église, considérée comme de peu de valeur artistique, fut déclassée comme monument historique. Il fallut attendre cinquante ans pour qu'elle soit à nouveau classée, en 1930.
L'église actuelle
L'église de Saint-Germain, à l'extérieur, offre une silhouette robuste et trapue, tassée sur le sol. Le clocher, en façade, percé de meurtrières, est d'une époque postérieure à la fondation.
Cette église est dite "à nef obscure", par suite de l'absence de fenêtres hautes au-dessus des grandes arcades, comme à Iguerande et à Varenne-l'Arconce.
La nef centrale qui comporte quatre travées voûtées en berceau plein cintre, est flanquée de collatéraux aux compartiments voûtés d'arêtes. En l'absence de transept, les trois nefs débouchent directement sur l'abside et les absidioles semi-circulaires.
Dans le bas-côté gauche, un gisant en pierre, de la fin du XIIIe siècle, représente Sybille, dame de Dyo et de Sigy. Dans le bas-côté droit, un autel en pierre, de style roman, est percé, à l'arrière, d'un trou dans lequel on peut introduire la tête. Selon la tradition locale, il s'agit d'un "débeurdinoire" destiné à soulager toutes les formes de la bêtise universelle.