L'église d'Anzy-le-Duc édifiée à la fin du XIè et début du XIIè siècle, compte parmi les plus belles de la Bourgogne du Sud.
C'est également l'un des plus anciens monastères de ce pays, fondé au IXè siècle par les moines de Saint Martin d'Autun.
La crypte d'époque carolingienne, est unique en Brionnais.
Le système de voûtement de la nef, l'harmonie des proportions, et l'élégance du clocher octogonal témoignent de la qualité architecturale.
L'abondance du décor sculpté est un régal pour les yeux.
Fondation
Des seigneurs du lieu, Letbalde et Aspasie, fondèrent en 880 un prieuré qui fut placé sous la juridiction de
l'abbaye de Saint-Martin-d'Autun, alors important centre religieux.
Une fresque
Une fresque de l'église d'Anzy que nous reproduisons ici y fait allusion.
Hugon de Poitiers en fut le premier prieur et mourut en 930 en odeur de sainteté.
La ferveur populaire fut telle qu'on décida de construire une église pour abriter le corps du saint. Ce fut le premier édifice religieux bâti en Brionnais.
L'abbé de Vézelay, Renaud de Semur, s'en inspirera pour construire cette merveille de l'art roman qu'est l'église de Vézelay, si bien qu'on a pu dire, parlant de Vézelay et d'Anzy, « la fille est plus belle que la mère, mais elle ne peut renier sa mère ».
La tour-clocher d'Anzy le Duc
L'église d'Anzy est surmontée d'un magnifique clocher roman, tour octogonale à trois étages. Vous le voyez ici sous deux angles différents.
Tour-clocher
La nef, couverte de voûtes d'arêtes et directement éclairée par des fenêtres hautes, est très pure et remarquable par l'harmonie de ses lignes. Les deux nefs d'Anzy et de Vézelay se ressemblent beaucoup. Comparez celle d'Anzy avec celle de Vézelay.
Nefs d'Anzy-le-Duc et de Vezelay
On entre dans l'église par un portail qui est encore très beau, bien que la décoration en ait été mutilée. Il annonce celui de Vézelay que vous voyez ci-dessous.
Porches d'Anzy-le-Duc et de Vezelay
Il existe également à Anzy un remarquable portail très primitif et qui est d'une grande beauté.
Ce portail, percé dans le mur d'enceinte, et que nous vous présentons ci-dessus, comporte un tympan représentant, à gauche, « l'Adoration des Mages » et, à droite, « le Péché originel ».
Le linteau figure la séparation des Elus et des Damnés au Jugement dernier.
Linteau du porche primitif
Les fresques du chevet qui ne sont malheureusement plus en bon état évoquent la vie des saints Jean-Baptiste et Hugues d'Anzy. Celles du choeur représentent « l'Ascension du Christ ».
un fragment des fresques de l'Eglise d'Anzy-le-Duc.
A Anzy-le-Duc, les chapiteaux sont fort bien conservés. Ils représentent des scènes bibliques ou allégoriques. Ainsi, la scène sculptée sur le premier chapiteau rappelle la création de la femme. Au centre du chapiteau, une femme et un homme sont réunis par leurs côtes et ne possèdent en tout et pour tout que deux jambes. C'est, symbolisée, la naissance d'Eve, comme le raconte la Bible.
Nous nous sommes penchés sur l'étude des chapiteaux de l'église d'Anzy. L'interprétation des motifs représentés n'est pas facile, et il n'est pas toujours aisé de deviner quelles étaient les véritables intentions de l'artiste. Aussi, le père Fargeton, qui nous servait de guide, a bien voulu nous aider dans cette tâche.
D'une façon générale, le chapiteau roman est très puissant, largement évasé et surmonté d'un épais tailloir (partie supérieure du chapiteau, appelée aussi abaque).
Hormis les imitations antiques, on distingue plusieurs types de chapiteaux : ornés d'entrelacs ou de rinceaux (ornements inspirés des rameaux des plantes, formant des arabesques de feuillages), chapiteaux cubiques ou à godrons (ornements en forme d'oves allongés, régulièrement renflés et disposés verticalement ou obliquement), historiés de scènes diverses.
Atlante
Sur le chapiteau ci-dessus, vous voyez ce qu'on appelle un atlante, c'est-à-dire un personnage portant un fardeau. La scène représente une légende grecque : le géant Atlas, condamné par Zeus pour avoir pris le parti des géants dans leur lutte contre les dieux, porte la Terre sur ses épaules.
Les chapiteaux d'Anzy-le~Duc sont parmi les plus beaux de Bourgogne, Les artistes romans peignaient souvent leurs œuvres de teintes vives que l'âge a effacées.
Ci-dessous, l'artiste a figuré la lutte de l'Archange saint Michel contre le démon» A gauche, saint Michel, armé d'un bouclier, brandit son glaive pour abattre le démon»
Lutte entre Saint Michel et le démon
Le prieuré d'Anzy-Le-Duc fonda deux autres communautés : Montceaux-l'Etoile et Varenne-l'Arconce.