Il ne reste à L'Arbresle qu'un seul exemple de maison à colombages, dont on peut supposer qu'il en existait autrefois un certain nombre, bien que ces construction soient rares dans la campagne lyonnaise où la pierre ne fait pa défaut.
Le four banal
Au temps de la féodalité, la ville de L'Arbresle était soumise à la juridiction de l'abbaye de Savigny. Comme tout suzerain, l'abbaye bénéficiait du droit de "banalité" sur certains équipements d'intérêts collectif auxquels les habitants étaient tenus de recourir moyennant une redevance, comme c'était généralement le cas pour le pressoir, le moulin ou le four : d'où l'appellation "four banal".
Le four était alors d'une grande utilité pour la population qui s'en servait quotidiennement. Mais le confort des maisons s'améliorant au cours des âges, il tomba progressivement en désuétude, pour devenir une ruine croulante et condamnée à la disparition.
L'église Saint Jean-Baptiste
L'église Saint Jean-Baptiste se présente aujourd'hui comme la juxtaposition architecturale de deux époques différentes : en effet, édifiée vers le milieu du 15ème siècle, elle fut agrandie en 1874 de plusieurs chapelles et travées, d'une sacristie ainsi que d'un nouveau clocher, qui prirent appui sur le choeur et l'abside conservés dans leur état d'origine.
Le clocher domine l'ancienne ville du haut de ses 35 mètres. Son sommet était, il y a peu de temps encore, orné de clochetons et de gargouilles supprimés dans les années 1960. Construit en pierres dorées, il contient 2 cloches dont la plus grosse, datée de 1692, est classée Monument Historique depuis 1904. L'autre cloche plus ancienne, puisqu'elle date de 1537, provient probablement de la chapelle de Louhans.
A l'intérieur, 2 bancs de famille du XVIème siècle. L'autel est orné de sculptures dont deux représentent les Saints Patrons du lieu, Saint Jean-Baptiste et Saint Etienne. Un splendide Christ polychrome est exposé dans le choeur. Deux autres statues remarquables, un Saint-Pierre et une Pieta découverts dans les combles vers le milieu du XXème siècle, sont disposées aujourd'hui dans la chapelle latérale gauche. On peut voir aussi, dans la Chapelle de la Vierge, une statue en bois doré du XIXème siècle.
On admirera surtout les splendides vitraux encore en place dans la partie gothique de l'église datant du XVème siècle. Ils furent miraculeusement sauvés de la destruction pendant la Révolution Française grâce à M. Gonin, un citoyen avisé qui les fit recouvrir de lait de chaux. Restaurés au XIXème siècle, classés Monument Historique en 1904, ce sont les plus importants du Lyonnais après ceux de la cathédrale Saint Jean de Lyon.
Le Cardinal d'Espinay, archevêque de Lyon (1459-1500), est représenté priant à genoux dans un décor somptueux au bas du vitrail central dont il fut le donateur.
Le château de l'Arbresle
La ville d eL'Arbresle était autrefois dépendante de l'Abbaye de Savigny. En 1060, l'Abbé Dalmace décida d'en faire une place forte et construisit un château entre Brévenne et Turdine. L'ouvrage était protégé par trois remparts : celui du château proprement dit, celui du "vingtain"(*) et celui des faubourgs qui encerclait la ville.
A l'origine, le château comportait quatre tours carrées dont une seule subsiste, intégrée depuis 1954 aux constructions plus récentes du collège Champagnat. Quelques vestiges des remparts permettent d'imaginer l'importance de la forteresse d'antan qui parvint à résister à l'assaut des anglais au cours de la Guerre de Cent Ans.
Elle ne résista pas en revanche aux dégradations consécutives à la Révolution : au début du XXème siècle, le château, vendu comme bien national, fut racheté par un négociant lyonnais sans scrupules qui entreprit la démolition d'une partie des fortifications. Victor Hugo, de passage à L'Arbresle en 1825, en fut indigné au point d'écrire un poème où il dénonce ces destructions :
"Le château de L’Arbresle
Va cueillir, villageoise
La fraise et la framboise
Dans les champs, aux beaux jours,
A huit milles d’Amboise
A deux milles de Tours
Le château de L’Arbresle,
Roi des alentours
Se dresse avec ses tours,
Ses tours et ses tourelles.
Va cueillir aux beaux jours
La fraise et la framboise,
A huit milles d’Amboise
A deux milles de Tours
C’est là que sont les tours
Les tours et les tourelles
Du château de L’Arbresle
Bien connu des vautours"
Au pied du donjon resté intact, on peut voir une pierre arrondie exhumée lors de travaux. Moins imposant que le "Gros Caillou" de la Croix Rousse à Lyon, il s'agit d'un bloc de moraine glaciaire. Une porte monumentale accolée à ces murs a été détruite au cours des travaux d'aménagement du collège.
Les d'Odieu, famille de notables lyonnais, possédaient un fief aux abords du vingtain(*). La "Tour d'Odieu", qu'on peut encore admirer aujourd'hui à l'entrée de la cour, date du XVIème siècle : comme la plupart des tourelles hexagonales de ce type. Elle abrite un escalier à vis qui dessert à présent les services administratifs du collège.
Vingtain : Désigne une enceinte intermédiaire, entre ville et château, dont l'édification et l'entretien incombaient jadis aux bourgeois, contre le paiement d'une redevance appelée "vingtain". De là vient le nom de cette enceinte fortifiée, aussi bien refuge que lieu de rencontre, et par extension celui de l'impôt qui y était collecté, équivalent à la vingtième partie des revenus.