Occupant une place stratégique à l'entrée de la vallée de l'Azergues, entre monts du Beaujolais et monts du Lyonnais, Chazay fut pendant tout le Moyen-Âge, une véritable forteresse.
Du Xème siècle à 1789, la ville est son château ont appartenu à l'abbaye d'Ainay. Sentinelle avancée de Lyon, Chazay joua un rôle essentiel durant la Guerre de Cent Ans, servant de refuge à tous les vassaux de l'abbaye d'Ainay.
En déambulant à travers les rues étroites du village, vous découvrirez les traces de ce passé : château des abbés d'Ainay, anciennes échoppes médiévales, maisons beaujolaises en pierres dorées ornées de tourelles et fenêtres à meneaux.
Une place forte imprenable
Aux 12-13ème siècles, Chazay était une place forte défendue par 3 enceintes successives.
La 1ère enceinte protégeait le bourg; la 2ème le castrum, c'est à dire les maisons des nobles, l'église paroissiale et le cimetière; enfin la 3ème défendait le château des abbés d'Ainay, son église et ses dépendances.
Au Moyen Age, Chazay était entouré d'une épaisse muraille, comprenant 4 portes et 4 tours.
Cette tour, aujourd'hui tronquée, en est le dernier vestige apparent. Elle fut en partie détruite lorsque Richelieu ordonna la destruction des places fortes de France.
Au 19ème siècle, on détruisit également la porte des Varennes, située à proximité.
Depuis le 10ème siècle, l'abbaye lyonnaise d'Ainay possédait le fief et la seigneurie de Chazay.
A la fin du 15ème siècle, Théodore Terrail, abbé d'Ainay, fit reconstruire le château sur les vestiges d'un édifice roman.
Edifié au sein d'une enceinte fortifiée et défendu par 3 tours, le bâtiment comprennait 2 corps de logis, le "château" et le prieuré.
Le château a connu de nombreuses modifications, néanmoins, il est représentatif de l'art civil du 15ème siècle.
Il est flanqué d'une tour et d'une tourelles d'escalier dans la façade sur cour.
La porte gothique de celle-ci est surmontée d'un écusson aux armes de l'abbaye d'Ainay.
Un hôte illustre, Bayard, chevalier "sans peur et sans reproche"
L'abbé Théodore Terrail avait un neveu célèbre, le chevalier Bayard ! Ce dernier aurait séjourné plusieurs fois au château de Chazay.
Souhaitant participer à un tournoi, mais manquant d'argent, il vint trouver son oncle, dont la richesse était bien connue. L'abbé lui signa une lettre de crédit afin qu'il puisse s'équiper. Quelques temps après, l'oncle regrettant cette générosité sans limite, envoya un émissaire à Lyon pour surveiller les dépenses de son neveu. Mais il était trop tard ! Bayard avait déja acheté les plus belles armures et les plus beaux chevaux. Cependant l'abbé amadoué par les prouesses de son valeureux neveu, lui accorda bien vite son pardon.
La porte du Baboin, autrefois appelée porte des Balmes, est la seule a voir été conservée.
Elle est surmontée d'une statue en tôle qui est sensée représenter le Baboin. En fait il s'agirait plutôt d'un centurion romain.
Pourquoi en centurion romain ?
Vers 1839, le Conseil Municipal de Chazay décidait le remplacement de la statue du Baboin. Deux conseillers municipaux furent envoyés à Lyon pour en acheter une autre.
La petite histoire prétend qu'après un déjeuner bien arrosé, ils trouvèrent une cible en fonte, représentant un soldat romain.
Bien que la ressemblance avec le Baboin soit très lointaine, ils l'achetèrent pour quelques francs.
C'est ainsi qu'un centurion de César fut installé en grande pompe sur la porte.
Le village de Chazay conserve la mémoire d'un personnage légendaire appelé le "Baboin". Etrange nom pour un héros et pourtant...
L'histoire se déroule lors d'une fête au village, vers 1364.
Un acrobate déguisé en ours, surnommé le Baboin est particulièrement applaudi.
Soudain, le tocsin retentit. Un incendie s'est déclaré dans la maison du sire de Chatillon. Le seigneur est absent, mais sa femme est sa fille sont prises au piège.
La situation semble désespérée. N'écoutant que son courage, le Baboin se saisie d'une échelle.Protégé par sa peau d'our, il sauve les 2 prisonnières, sous les yeux de la foule terrifiée.
Le seigneur reconnaissant l'annoblit et lui accorde la main de sa fille Hermance.
Se souvenant qu'il n'avait pas toujours été riche et puissant, le Baboin fut très généreux. Il dota les jeunes filles pauvres de Chazay pour leur permettre de se marier. D'où le dicton : "Fille qui n'ont vu le Baboin Oncques mari ne trouvent point".
Le Beffroi
Le beffroi que l'on aperçoit est surmonté d'une statue de la Vierge, réplique de celle de Fourvière.
Son escalier donne accès à une terrasse d'où l'on découvre les monts d'Or, la vallée d'Azergues, la Dombes et les monts de Tarare.
Fondé à Lyon en 1683, l'Institut des dames de St Charles installe à Chazay en 1827 un pensionnat pour l'éducation des jeunes filles. Ce pensionnat est construit sur les ruines de l'ancienne forteresse, de même que la chapelle. En 1900 il y avait une cinquantaine de pensionnaire.
Situé en contrebas du château, le pigeonnier ou colombier représentait avec le vivier (alimenté d'une source perpétuelle) une réserve de viande et de poissons indispensable en cas de siège.
Ainsi les habitants de Chazay purent particulièrement l'apprécier pendant la Guerre de Cent Ans, où la cité subit de nombreux assauts.
Il était protégé par une quatrième enceinte qui, à cet endroit, était une simple palissade.
Le pigeonnier avait un rôle éconmique majeur. Non seulement le pigeon fournissait de la viande mais il produisait la "colombine", fiente très prisée utilisée comme engrais.