FRANCE, PAS-DE-CALAIS, ARRAS, CATHEDRALE NOTRE-DAME-EN-CITE



Arras, cathédrale Notre-Dame-en-Cité

Arras, cathédrale Notre-Dame-en-Cité
et la sculpture religieuse à Arras aux XII-XIIIe siècles

En 1095, Arras, jusqu'alors rattachée au diocèse de Cambrai, retrouve son indépendance avec l'évêque Lambert de Guines qui entreprend une campagne de travaux pour embellir la cathédrale très endommagée dans les années 1029-1030 par un incendie.

Vue du chevet de la cathedrale, dessin du XVIIIe
Vue du chevet de la cathedrale, dessin du XVIIIe


En 1160 débute un nouveau chantier contemporain de ceux de Laon et Paris. De la nouvelle cathédrale gothique entièrement détruite en 1799, subsistent six chapiteaux en pierre de Tournai datés des années 1160-1183. Ils couronnaient de très hautes colonnes géminées qui formaient les arcades du choeur et dont l'élancement et la finesse étaient une particularité -très précoce- de la cathédrale d'Arras.
Caractéristique du retour à un certain naturalisme dans la représentation des végétaux au début de l'ère gothique, ils se remarquent par la force et la saveur de leurs feuillages nerveux, vigoureusement dessinés. D'une esthétique influencée par le centre du royaume de France, ils sont réalisés dans un matériau -le calcaire carbonifère dur de Tournai- difficile à travailler et qui suppose une bonne habitude technique. Très différents du style pratiqué à Tournai, on pense qu'ils ont pu être sculptés à Arras même.

Le musée

Le musée d'Arras contient plusieurs éléments provenant de l'ancienne cathédrale.
D'autres vestiges sculptés proviennent de la cathédrale ou d'édifices non identifiés d'Arras.

Dalle de pavage (vers 1200)
Dalle de pavage (vers 1200)

Dalle de pavage (vers 1200)
Dalle de pavage (vers 1200)

Dalle de pavage (vers 1200)
Dalle de pavage (vers 1200)


Un écoinçon avec un ange porte-lance (milieu du XIIe siècle) est un des rares vestiges du cloître qui jouxtait, au Sud, la cathédrale.

Ecoinçon porte-lance
Ecoinçon avec un ange porte-lance


Une clef de voûte avec une tête feuillue, également du milieu du XIIIe siècle, est de provenance inconnue. Rappelant les motifs dessinés par Villard de Honnecourt, le célèbre architecte du XIIIe sièle originaire de notre région, cette belle sculpture décorative au modelé vigoureux, est un thème fréquemment représenté.

La tête de roi, de même époque, doit provenir d'un portail. Fortement soulignées à la naissance du nez par un bourrelet qui s'estompe progressivement vers les tempes, les arcades sourcilières sont séparées par un autre bourrelet vertical plus atténué. Les yeux globuleux font saillie; les pommettes sont fortement marquées. Ces caractéristiques se retrouvent sur une Tête de prophète également conservée. On peut les comparer avec la tête de roi provenant de l'abbaye de Saint Bertin à Saint-Omer (Musée de l'Hôtel Sandelin) pour en dégager la parenté et les différences et noter l'influence de l'Ile-de-France sur ces oeuvres.

Tête d'Apôtre
Tête d'apôtre


Les fonts baptismaux en grès, du XIIIe siècle, sont d'une production courante. On en trouvait dans de nombreuses églises de la région.


Pavage - Siege d'une ville (XIIe s)
Pavage - Siege d'une ville (XIIe s)


Les anges en bois doré dits de Saudemont du nom du village où ils ont été retrouvés, sont caractéristiques de l'art délicat et précieux de la fin du XIIIe siècle. Appartenant vraisemblablement à une série de six ou sept anges, ils portaient sur leur poing, voilé en signe de révérence, un des instruments de la Passion et entouraient sans doute un autel, peut-être l'autel des reliques dans la cathédrale Notre-Dame-en-Cité. Leur silhouette élancée, leur attitude cambrée, leur visage expressif au fin sourire évoquent la sculpture des années 1250-1270 dont la cathédrale de Reims montre les témoignages plus célèbres. Néanmoins de fortes présomptions permettent d'accorder ces sculptures à des artistes de talent travaillant en Artois même.

Ange d'Humbert Ange d'Humbert
Ange d'Humbert


Monument funéraire du chanoine Robert Li Rois Monument funéraire du chanoine Robert Li Rois Monument funéraire du chanoine Robert Li Rois
Monument funéraire du chanoine Robert Li Rois, 1421, vient de la cathédrale Notre-Dame-en-Cité, musée d'Arras


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Arras - Ancienne cathedrale - Dalle de pavage (vers 1200) (musee d'Arras) (1)
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Arras - Ancienne cathedrale - Dalle de pavage (vers 1200) (musee d'Arras) (2)
Arras - Ancienne cathedrale - Dalle de pavage (vers 1200) (musee d'Arras) (2).jpg
Arras - Ancienne cathedrale - Dalle de pavage (vers 1200) (musee d'Arras) (3)
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Arras - Ancienne cathedrale - Pavage - Siege d'une ville (XIIe s) (musee d'Arras)
Arras - Ancienne cathedrale - Pavage - Siege d'une ville (XIIe s) (musee d'Arras).jpg
Vue du chevet de la cathedrale, dessin du XVIIIe
Vue du chevet de la cathedrale, dessin du XVIIIe.jpg

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