FRANCE, PAS-DE-CALAIS, ARRAS, ABBAYE SAINT-VAAST



Abbaye Saint Vaast d'Arras

L'abbaye Saint Vaast d'Arras

L'abbaye Saint-Vaast est fondée au VIIe siècle sur les traces de l'oratoire où, dit-on saint Vaast venait parfois se recueillir. Les restes du saint y sont alors transférés par saint Aubert, évêque d'Arras et de Cambrai, et gardés par un groupe de moines observant la règle de saint Benoît. Une très importante donation faite par le roi mérovingien Thierry III lui permet de prendre un réel essor dès le siècle suivant. Le tombeau de ce roi et de sa femme (du XIIIe siècle) fut pieusement conservé dans l'église jusqu'au milieu du XVIIIe siècle. Le monastère devient vite, par sa richesse et son importance, le centre d'un nouveau noyau urbain dont les institutions s'affranchissent au cours du Moyen Age de la tutelle de l'Abbaye. A cette période, le scriptorium de l'abbaye (lieu de copie de manuscrits) produit des oeuvres d'une grande qualité.

Arras, abbaye St Vaast, au XIIIe
Arras, abbaye St Vaast, au XIIIe


Diverses campagnes de construction se succèdent qui permettent à l'abbaye de s'ordonner autour d'une église gothique élevée dans la seconde moitié du XIIIe siècle. Elle fait au cours du temps l'objets d'embellissements et de transformations diverses et s'enrichit d'œuvres d'art grâce au mécénat d'abbés comme Jean du Clercq qui commande un grand triptyque au peintre Jacques Daret en 1433, aujourd'hui à Paris, Berlin et Madrid, ou Martin Asset qui s'adresse à Jean Bellegambe en 1528 et 1530. Un jubé de marbre, commandé à Laurent Gallé, isole le choeur de l'abbatiale en 1612 ; des stalles sculptées, aujourd'hui à l'église Sainte-Elisabeth à Paris, sont demandées à Claude Lestocquart par l'abbé Philippe Caverel, vers 1623.
Cependant peu à peu, le monastère et particulièrement l'église abbatiale posent de nombreux problèmes d'entretien. En 1741 le Conseil d'Artois impose aux bénédictins de reconstruire leur clocher menaçant ruine. Armand Gaston de Rohan est alors abbé commendataire.

Moralia in Job, scriptorium de Saint-Vaast, XIe, Arras, médiathèque
Moralia in Job, scriptorium de Saint-Vaast, XIe, Arras, médiathèque


Il décide de faire raser l'ensemble des bâtiments et de réédifier totalement l'abbaye en suivant les plans de l'architecte parisien Labbé. Le devis initial est daté de 1746 mais le chantier traîne en longueur aggravé par la disparition du cardinal en 1749 et celle de Labbé en 1750. C'est le nouvel abbé, élu cette fois par les moines, Dom Vigor de Briois (1749-1780) qui le reprend. Les bâtiments conventuels semblent achevés en 1763 et les soixante-sept moines retrouvent leurs chemins de prière mais on abandonne la proposition de Labbé pour l'église qui semble maintenant démodé. Vers 1771, on fait alors appel à Contant d'Ivry, auteur de la Madeleine à Paris. Le chantier, inachevé à la Révolution, n'est repris qu'en 1804 sur l'ordre de Napoléon, afin de remplacer l'ancienne cathédrale Notre-Dame-en-cité. L'architecte Verly dirige le travail de 1815 à 1833, date à laquelle le nouvel édifice est inauguré par Monseigneur de La Tour d'Auvergne. Entre-temps, les bâtiments monastiques ont été réaffectés; d'abord transformés en hôpital militaire, ils sont partagés en 1801 entre diverses administrations : sénatorerie, Légion d'Honneur, puis évêché et séminaire, le musée s'y installe en 1832.
Immense quadrilatère de style classique, chef de l'architecture monastique du XVIIIe siècle, l'ensemble s'étend sur 220 m de long et 80 m de large. Bâti sur un plan ternaire (trois cours, trois étages. .), il séduit par son ampleur élégante.

Arras, abbaye St Vaast, tour de façade en 1741
Arras, abbaye St Vaast, tour de façade en 1741


Deux ailes encadrent au sud la cour d'honneur qui s'ouvre sur la place de la Madeleine par un portail refait en 1864 (statues de Duthoit). Au fond, un avant-corps agrémenté de balcons aux consoles délicatement sculptées et surmonté d'un fronton triangulaire, introduit dans un élégant salon à l'italienne, vestibule du musée. Deux grilles en fer marquent au niveau de la cour du Puits, l'ancienne limite de la clôture.
On accède, à l'est, à l'ancien réfectoire, nanti d'une monumentale cheminée de marbre, Au nord, le cloître exprime l'équilibre parfait de l'art français au milieu du XVIIIe siècle. Son décor de chapiteaux ioniques, garnis de guirlandes et rosaces, donne aux galeries un caractère de richesse distinguée tout en contribuant au recueillement. Par un péristyle ayant peut-être fait fonction de salle du chapitre, on accédait autrefois directement dans le bras Sud du transept de ce qui était la chapelle abbatiale et qui depuis 1803 est devenue la cathédrale d'Arras.


Arras, abbaye St Vaast, élément des stalles
Arras, abbaye St Vaast, élément des stalles




Voir aussi la Arras
Voir aussi la Arras, l'ancienne cathédrale Notre-Dame-en-cité
Voir aussi la Arras, la cathédrale Saint-Vaast





Arras, abbaye St Vaast, au XIIIe
Arras, abbaye St Vaast, au XIIIe.jpg
Arras, abbaye St Vaast, element des stalles
Arras, abbaye St Vaast, element des stalles.jpg
Arras, abbaye St Vaast, tour de facade en 1741
Arras, abbaye St Vaast, tour de facade en 1741.jpg
Moralia in Job, scriptorium de Saint-Vaast, XIe, Arras, mediatheque
Moralia in Job, scriptorium de Saint-Vaast, XIe, Arras, mediatheque.jpg

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