ÉGLISE PAROISSIALE SAINT AUBIN
Place Sainte-Anne à Rennes
BASILIQUE NOTRE-DAME DE BONNE-NOUVELLE
LE PÈLERINAGE A NOTRE-DAME DE BONNE-NOUVELLE
Dès le milieu du 15ème siècle, on vénère, dans le couvent des Jacobins (ou Dominicains), place Sainte-Anne, une peinture sur bois figurant la Vierge Marie tenant dans ses bras l'Enfant Jésus. Les bâtiments de ce couvent sont encore visibles sur la place Sainte-Anne, à l'angle des rues de Saint-Malo et d'Échange. Les foules affluent dans cet oratoire et des témoins dignes de foi assurent que les plus grandes grâces sont obtenues en ce lieu.LE VOEU DE 1634
La protection de la Vierge de Bonne-Nouvelle se manifeste notamment à l'occasion d'une épidémie de peste qui dévastait la ville de Rennes et ses environs. Le 12 octobre 1632, un membre notable du clergé suggère l'idée d'un voeu à Notre-Dame de BonneNouvelle. La municipalité et toute la ville promettent d'offrir à Marie en « ex voto » une maquette de la ville si Notre-Dame met un terme à l'épidémie. La contagion s'étant effectivement arrêtée, on confia la réalisation de cette pièce d'orfèvrerie à un orfèvre parisien. Mgr de Cornulier, Évêque de Rennes, annonça en 1634 que la fête du voeu serait célébrée le 8 septembre, jour de la fête de la Nativité de NotreDame, et ainsi chaque année.PENDANT LA RÉVOLUTION DE 1789
Le tableau du Pèlerinage fut caché par un jardinier du nom de Garel, qui le remit en 1803 à l'abbé Vano, nouveau curé de la paroisse Saint Aubin. Quant au voeu d'argent, il fut mis en vente par la municipalité en 1794 et fondu. A partir de 1803, l'église paroissiale Saint Aubin ne cessa d'être un lieu de pèlerinage très fréquenté des rennais.19ème SIECLE RECONSTITUTION DU VOEU
En 1849, lors d'une épidémie de choléra, et à l'initiative d'une pieuse chrétienne, Mademoiselle Jouaust, le voeu fut reconstitué. Ce nouveau voeu, représentant les principaux monuments de la ville est l'oeuvre de Trioulier, orfèvre de Napoléon III. Il est en métal argenté. On l'expose à la vénération des fidèles tous les ans à l'occasion de la fête patronale de Notre-Dame de Bonne-Nouvelle, en principe le 8 septembre, mais actuellement le premier dimanche d'octobre. En 1871, Mgr Brossais Saint-Marc a complété ce voeu par l'offrande d'un cierge, si le Diocèse ne connaissait pas l'invasion des armées prussiennes.LA BASILIQUE ACTUELLE
La vieille église Saint Aubin devenant trop étroite pour accueillir les nombreux pèlerins, il fut décidé de construire un grand sanctuaire qui serait à la fois église paroissiale de Saint Aubin et centre régional de pèlerinage marial. Les plans sont de l'architecte rennais Martenot. Les travaux commencèrent en 1884 et se poursuivirent non sans d'innombrables difficultés financières dues à l'importance du projet. Le financement fut assuré par la générosité des fidèles et la participation de la ville. Le curé Durant, qui portait tous ces soucis, en mourut dés 1897. Ce n'est que le 24 mars 1904 que le nouvel édifice fut livré au culte. Il est inachevé, puisque les plans prévoyaient deux travées supplémentaires et deux tours surmontées de flèches.VISITE DE L'INTÉRIEUR
L'édifice est de style gothique primitif et rayonnant. Il est audacieux puisqu'il mesure 27 mètres de hauteur à la clé de voûte. De larges fenêtres éclairent l'ensemble. Au chevet, est conservé le tableau de la Vierge à l'Enfant, du 15ème siècle, centre du pèlerinage. On peut remarquer que l'Enfant Jésus, dans un geste familier aux jeunes enfants, tient dans sa main le pouce de son pied. Ce tableau est enchâssé dans un autel en pierre de Quilly et marbre, sculpté par Jacquier. Les deux statues sont celles, à droite, de Saint Vincent Ferrier et, à gauche, de Saint Dominique. Dans le transept, se trouvent, à gauche, la statue de Sainte Anne et, à droite, celle de Saint Aubin. Ces deux statues sont de Barré, 1842, datées et signées.MARCEL CALLO
Enfant de la paroisse, il est né en 1921 et baptisé à Saint Aubin. Ouvrier typographe, il est formé par la jeunesse ouvrière chrétienne (J.O.C.). En 1943, il est requis pour le Service du Travail Obligatoire (S.T.O.) en Allemagne. Arrêté en raison de son action catholique auprès de ses camarades, il meurt d'épuisement au camp de Mauthausen, le 19 mars 1945. II a été béatifié comme martyr en 1987 par le Pape Jean-Paul II. Sa statue dans l'église, est due au sculpteur rennais Victor Bigot.LES VITRAUX
Ils présentent des scènes intéressantes.Au chevet derrière l'autel de la Sainte Vierge, en haut : au centre, bataille d'Auray (1364) qui a assuré à Jean de Montfort la couronne du Duché; Charles de Blois, revêtu de fleurs de lys est étendu mort. A gauche, pose de la première pierre du couvent des Dominicains (1367) par le Duc de Bretagne Jean IV (édifice situé actuellement à l'entrée de la rue d'Echange). A droite, scène non historique, en lien avec la bataille d'Auray.
Chapelle Saint Michel (bas-côté gauche, en haut de l'église) : derrière l'autel, scènes de la vie de Marie et de Jésus. On peut lire en bas des lançettes, de gauche à droite: « Voici la servante du Seigneur » , « Mère du Sauveur » , « par la Croix à la Gloire ». Fenêtres à gauche de l'autel : scènes bibliques en lien avec Marie. Au bas des lançettes, de gauche à droite: « La mort par Eve. La vie par Marie », « Elle te meurtrira à la tête », « Voici qu'une vierge enfantera » .
Chapelle Saint Joseph (bas-côté droite, en haut de l'église) : derrière l'autel, scènes de l'histoire du pèlerinage et du voeu On peut lire en bas des lançettes, de gauche à droite: « Don de la Bretagne à Notre-Dame de Bonne-Nouvelle », « Bretagne confiante » , « Bretagne reconnaissante ». Fenêtre à droite de l'autel : scènes de l'histoire de Rennes (la peste de 1634, l'incendie de 1720) et de l'histoire de notre pays (les guerres). On peut lire au bas des lançettes, de gauche à droite: « De la peste... De la guerre... Du feu, délivrez-nous Marie ».
Bertrand Pocquet du Haut Jussé, commission diocésaine d'art sacré.
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