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Rennes - Cathédrale Saint Pierre

La Cathédrale Saint Pierre de Rennes

Histoire

Rennes. comme cité épiscopale, est l'héritière de la cité gallo-romaine de Condate. Il est vraisemblable que la première cathédrale supplanta un sanctuaire païen.
A partir de la fin du XIIème siècle fuit reconstruite une cathédrale gothique, mais dès 1490, l'unique tour de façade tombait en ruine.
En 1541, quelques jours avant sa mort, l'évêque Yves Mahyeuc posa la première pierre de la nouvelle façade, marquée par la Renaissance et l'obsession de la solidité.
On peut lire la date de 1613 sur l'un des piliers de la façade. En effet, l'achèvement de cette façade, conduit par les architectes « lavallois » occupa tout le 17e siècle, jusqu'à 1705.
La nef gothique, à son tour, menaça ruine.
En 1754, on décida d'abattre l'édifice, ce qui fut fait entre 1756 et 1768. La crypte, de 1756, reçut les divers ossements des tombeaux de la cathédrale.
Confiés d'abord à Soufflot, l'architecte du Panthéon, ce furent les plans de Mathurin Crucy, architecte nantais, qui furent acceptés et qui ont donné l'édifice actuel. Crucy fur relayé sur place par les architectes rennais Binet puis Richelot.
Commencée dès 1787, mais interrompue par la Révolution, reprise en 1816, l'église fut inaugurée seulement en 1844. Un renouvellement radical de la décoration intérieure fut décidé par Mgr Brossay Saint-Marc après 1858, quand la cathédrale fut devenue métropole religieuse de Bretagne. Il chercha à transformer ce « théâtre païen » selon l'expression même de l'évêque en « basilique romaine».
Après sa mort (1878), les travaux continuèrent dans un esprit souvent différent, ainsi, la coupole, qui renoue avec les monuments antiques païens, comme le Panthéon de Rome.

La façade et le narthex ( XVIème et XVIIème s. surtout)

La façade paraît austère. Elle ne manque cependant pas de grandeur avec ses 44 colonnes évoquant moins la légèreté que la puissance et la solidité De la Renaissance subsistent les deux portes latérales et les niches qui les encadrent.
Les deux tours furent construites au long d'un interminable chantier avec le granit de la région, mais appareillées en conformité avec les règles du style classique. Entre les deux tours s'affiche l'ambitieuse devise du Roi-Soleil sous le règne duquel elles furent achevées : « Nec pluribus impar » (l'incomparable). La tour nord abrite Godefroy, le Bourdon de 8 tonnes, la plus lourde des cloches de Bretagne.
Le narthex (porche d'entrée), de proportions imposantes, servit à l'origine de première travée à la cathédrale gothique dont il éclairait la nef par une immense fenêtre. Il a été fortement modifié dès la fin du XVIIème s. (grande porte d'entrée), au XVIIIème (conversion en transept) et au XIXème s. (surbaissement de la voûte à cause de l'orgue).

La cathédrale (fin XVIIIème et XIXème s. surtout)

Elle a conservé l'harmonie grandiose du style néoclassique, basée sur l'équilibre des nombres et des formes, mais a été profondément transformée par un décor de basilique romaine. Ainsi, les quarantequatre colonnes qui étaient primitivement en pierre grise ont été recouvertes de stuc qui leur donne l'apparence de colonnes monolithes de granit rouge poli.
De même la voûte de la nef, en plein cintre, était à l'origine faite de petits caissons de plâtre blanc. Sa décoration, sous la direction de l'architecte Charles Langlois, fut reprise par Jobbé-Duval à qui l'on doit aussi la décoration du Parlement de Bretagne. Le thème principal est lié à la promotion de cette église comme métropole religieuse de Bretagne. On reconnaît les armes de la Bretagne et des diocèses de la province ecclésiastique : Rennes, Vannes, Quimper et Saint-Brieuc.

Les peintures d'Alphonse LE HENAFF

Elles sont très représentatives du nouveau décor voulu par Mgr Brossay Saint Marc.
Au choeur est figurée, à la manière d'une mosaïque romaine, la scène où le Christ dit à Pierre : " Je te donnerai les clés du Royaume des Cieux ". C'est une affirmation claire d'une sorte de jumelage avec la basilique Saint-Pierre de Rome.
Le Hénaff réalisa aussi dans le déambulatoire la longue procession des Saints qui évangélisèrent la Bretagne, groupés diocèse par diocèse (Nantes est exclu, appartenant alors à une autre province ecclésiastique).
Ce vaste programme devait être poursuivi dans le transept par un décor sur sainte Anne et Marie, et dans les bas-côtés sur les origines de diocèse de Rennes. Il ne fut qu'en partie réalisé et, dans la chapelle de la Vierge, Le Hénaff fut remplacé par Simon Langlois.

Quelques éléments originaux du choeur

Sur la porte du tabernacle, la mosaïque très fine (réalisée à Rome) du Pélican nourrissant ses petits est une représentation du Christ qui se donne à ses disciples dans l'Eucharistie. Elle évoque aussi les armes de Mgr Brossay Saint-Marc. Tout près, les anges adorateurs sont de Jean-Baptiste Barré, artiste très connu à Rennes. Au pied du maître-autel, des marbres précieux offerts par Pie IX proviennent de l'antique palais impérial romain. Le mobilier liturgique contemporain (en bronze), autel, cathèdre et ambon, est l'oeuvre d'un peintre et d'un sculpteur, le père et son fils : Arcabas et Étienne. Il a été inauguré en 1995.

Quelques tableaux et sculptures

Dans le transept, au-dessus de l'autel du Saint Sacrement, la Délivrance de saint Pierre, oeuvre du peintre Le Forestier (1828) est le premier des nombreux tableaux du XIXème siècle.
En face, le tableau plus ordinaire de l'Assomption de Marie s'inspire de Poussin. Il fut réalisé en 1844 pour l'inauguration de la Cathédrale.
Dans la même chapelle, deux grands monuments funéraires se font face, tous deux réalisés par le sculpteur Jean-Marie Valentin, à qui l'on doit aussi le chemin de croix, d'inspiration antique. C'est d'abord le monument au cardinal Brossay SaintMarc, en marbre de Carrare, puis en face en simple pierre blanche celui de l'archevêque Gonindard qui ne régna que quelques semaines... Il est représenté en gisant pour ne pas gêner le tableau au-dessus, de Simon Langlois. Bien d'autres monuments funéraires sont dispersés dans l'église.
Dans les chapelles des bas-côtés, on trouve encore de beaux tableaux du XIXème siècle, ainsi à partir du bas à droite, Notre-Dame de la Cité (Chalot, 1858), sainte Anne (Douillard, 1891), le Sacré-Coeur (Léon Brune. 1862 ).
Le tableau représentant l'Appel de St Melaine, (André Briand, 1847) est actuellement dans la chapelle Saint-Amand (en haut du bas-côté gauche), au-dessus du reliquaire de saint Amand (XIXème siècle). Il a été déplacé là quand on a amené le retable flamand data> la chapelle en face.

Le retable flamand

C'est une ouvre remarquable d'un atelier anversois du début du XVIème siècle. Il ornait vraisemblablement à l'origine le choeur de la chapelle de l'hôpital SainteAnne. Celle-ci, contemporaine de la chapelle Saint Yves (vers 1500), fut démolie au XIXème siècle. Ce retable connut bien des misères et des errances à partir de la Révolution. Il fut déposé successivement dans l'Abbatiale Saint-Melame, le Musée archéologique...
Après avoir été mis en vente à Paris, il revint à Rennes dans la chapelle où il est actuellement. Il a perdu hélas ses portes et souffre de bien des désordres.
Le thème principal, logique pour une chapelle d'hôpital, est celui de la mort et du couronnement de la Vierge. Quelques autres scènes, liées à la vie de la Vierge et à l'enfance de Jésus, sont plus ou moins conservées.
A la suite d'un vol récent, la mise en valeur de ce chef d'oeuvre flamand va être repensé.

Les orgues

Les grandes orgues avec leurs quatre claviers manuels, leurs 67 jeux et leurs 4 953 tuyaux furent en partie payées par les largesses que Napoléon III fit à la Cathédrale, lors de son voyage officiel en Bretagne en 1858. Elles ont été construites par la Maison Cavaillé-Coll. Le buffet a été réalisé par l'architecte parisien Simïl à qui l'on doit la décoration du palais du Trocadéro.
L'orgue de choeur rassemble 20 jeux répartis sur deux claviers. C'est un Merklin qui servit d'instrument de démonstration à l'Exposition Universelle de 1867.

Derniers apport

Deux sculptures sont arrivées à la Cathédrale en fin 2007. Dans le choeur, la Vierge à l'Enfant de terre cuite des années 1620 est de l'artiste manceau Charles Hoyau. Elle vient probablement de l'église du Vieux Saint Étienne et se trouvait dernièrement dans l'église Saint-Étienne.
Dans le narthex, la statue de saint Pierre est la copie de celle du XIIIème s. qui se trouve à Rome, à l'entrée sous la coupole de Saint-Pierre. Elle fut réalisée au XIXème siècle et se trouvait également dans l'église Saint-Étienne.





Rennes - Cathedrale Saint Pierre (000)
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Rennes - Cathedrale Saint Pierre - Chasse de Saint Amand (01)
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Rennes - Cathedrale Saint Pierre - Chasse de Saint Amand (02)
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Rennes - Cathedrale Saint Pierre - Facade (01)
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Rennes - Cathedrale Saint Pierre - Facade (04)
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Rennes - Cathedrale Saint Pierre - Facade (05)
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Rennes - Cathedrale Saint Pierre - Plafond (01)
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Rennes - Cathedrale Saint Pierre - Plan (1)
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Rennes - Cathedrale Saint Pierre
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