FRANCE, HAUTE-LOIRE, LE PUY-EN-VELAY, CATHEDRALE NOTRE-DAME, CLOITRE
Le Puy-en-Velay (43) - Cathedrale Notre-Dame
Le Puy-en-Velay (43) - Le cloitre de la Cathédrale Notre-Dame
Un cloître de chanoines
(les numéros renvoient au plan).
La cathédrale -et son cloître situé au nord- couronne l'énorme rocher basaltique sur les pentes duquel s'est installée la ville du Puy. Ce rocher, appelé mont Anis, est occupé dès l'époque gallo-romaine.
Il devient lieu de dévotion à la Vierge au IVe siècle et siège de l'évêché au VIIe siècle. C'est à la fin du XIe siècle que s'affirme pleinement la renommée du Puy comme haut lieu de pèlerinage. Cette cité mariale accueille les pèlerins venant vénérer la statue de la Vierge Noire ainsi que ceux faisant route vers Saint-Jacques-de-Compostelle.
Plus qu'une étape, la ville du Puy est un des quatre lieux de départ du pèlerinage. Aux XI et XII siècles, l'église est agrandie pour recevoir des pèlerins de plus en plus nombreux. Le cloître lui est alors accolé. Installé au coeur de la cité épiscopale, il est réservé aux chanoines séculiers de la cathédrale qui se réunissent dans la salle du chapitre et constituent le conseil de l'évêque. Entre le XIVe et le XVIII siècle, l'édifice subit diverses restaurations. De 1842 à 1853, l'architecte Mallay procède à de très importants travaux de démontage, de reconstruction et de restitution des décors romans, continués par Mimey jusqu'au début du XXe siècle.
Si l'authenticité du monument en a été partiellement altérée, les restaurations ont tenté de conserver à cette architecture son esprit d'origine.
La salle d'accueil ou ancienne salle des gardes (1) s'ouvre sur la galerie nord (2) du cloître. De là, vous pouvez admirer le jardin encadré des arcades polychromes surmontées d'une corniche sculptée. Vous poursuivez votre progression par la galerie ouest à laquelle est adossé l'imposant bâtiment des mâchicoulis, élément essentiel du système de défense destiné à protéger l'évêque et les chanoines des dangers du temps : brigandages seigneuriaux, révoltes urbaines.
Ce bâtiment est aussi l'expression du pouvoir temporel de l'évêque. Cette construction militaire réunit cinq niveaux dont deux salles à visiter - l'ancienne bibliothèque, située au troisième niveau, est devenue la chapelle des reliques. En entrant dans la cathédrale par le porche Saint Jean (7) et en rejoignant cette chapelle, vous pouvez admirer une allégorie des arts libéraux de la fin du XVe siècle. Cette peinture murale vraisemblablement composée de sept disciplines n'en comprend plus que quatre : Grammaire, Logique, Rhétorique et Musique; - l'ancienne salle des États du Velay, située au quatrième niveau, présente le trésor d'art religieux (8) du cloître. Deux tableaux du XVIIe siècle de Vignon et Bourdon, une châsse de Limoges du XIIIe siècle, une pietà du XVIe siècle, des ex-voto , des manteaux de la Vierge Noire, des sculptures et des bas-reliefs en bois attribués à Pierre Vaneau du XVII siècle sont à découvrir.
Dans la galerie ouest du cloître subsistent quelques traces de polychromie qui permettent d'imaginer le cloître médiéval avec ses chapiteaux, ses colonnes et ses murs peints. Deux chapiteaux historiés du XIIe siècle sont à signaler celui de l'abbé et de l'abbesse et celui des centaures. Au fond de cette galerie se trouve une grille romane du XIIe siècle, l'un des plus beaux exemples conservés en France.
La galerie sud (4) attenante à la cathédrale et construite au XIe siècle est la plus ancienne mais aussi la plus remaniée lors des restaurations du XIXe siècle. On remarque un chapiteau de caractère carolingien, ainsi que quelques autres du XIe siècle.
La galerie Est (5) ouvre sur la salle capitulaire (6) ou salle du chapitre. Voûtée en berceau brisé sur doubleaux, elle communique avec le cloître par un portail à voussures flanqué symétriquement par une série de trois arcades. Cette salle est également appelée " chapelle des morts ". En effet, lieu de sépulture des chanoines de 1339 à la Révolution française, les pierres tombales sont désormais fixées au mur.
Le mur sud de la salle capitulaire est orné d'une crucifixion réalisée dans le premier tiers du XIIIe siècle. Cette fresque d'inspiration byzantine a été mise à jour au XIXe siècle par Prosper Mérimée, puis restaurée en 1951-1952 et en 1985. Dans sa partie supérieure, ce bâtiment s'appelle " logis des clergeons ".
Le doyen du chapitre et les clergeons occupaient le premier étage de ce bâtiment. La salle du second étage était réservée aux officiers de la garnison du chapitre. A l'extérieur, au-dessus du mur pignon de cet ensemble, visible de la galerie ouest, se dresse "une mitre en forme de lanterne couverte par un cône ", c'est ainsi que Viollet-le-Duc a décrit le tuyau de cheminée cylindrique qui contribue à l'originalité de ce bâtiment.
Une construction aux influences multiples
C'est vers le milieu du XIe siècle qu'auraient débuté les travaux du cloître. Appuyé contre les trois dernières travées nord de la nef de la cathédrale, il présente un plan rectangulaire et des galeries comportant cinq arcades au nord et au sud, neuf à l'ouest et dix à l'est. Son allure massive est due à la robustesse des colonnes qui supportent les voûtes d'arêtes des galeries. Ces colonnes soutiennent des arcades à double rouleau où alternent claveaux de grès blanc et de roche volcanique foncée, surmontés d'une mosaïque polychrome de terre cuite. De nombreux motifs sculptés (feuilles d'acanthe et motifs archaïques) sur les chapiteaux et la corniche complètent ce décor, en partie restitué au XIXe siècle dans l'esprit du bestiaire roman.
Le bâtiment des mâchicoulis qui s'élève au-dessus de la galerie ouest, témoigne des fortifications qui protégeaient la cité épiscopale.
Comme la cathédrale qu'il flanque, le cloître atteste de multiples influences qui se traduisent notamment par la polychromie des arcades et des linteaux.