Le plan intérieur de l'église est un polygone régulier de 14 côtés inscrit dans un cercle. Son diamètre est de 18 mètres. Au milieu s'élève une coupole soutenue par 7 arcades disposées circulairement et définissant le choeur, dont le diamètre égale la moitié du diamètre total de l'église. La hauteur intérieure sous la clef de la coupole est de 13 mètres.
L'espace compris entre le choeur et le mur extérieur est couvert d'une voûte torique. Chaque côté du grand polygone intérieur est décoré d'une arcade bouclée, soutenue par des colonnes engagées dans les angles du mur d'enveloppe.
Malheureusement, ce plan a été défiguré par l'adjonction de 3 chapelles au XVe siècle, la chapelle du Sacré-Coeur (13), celle de la mise au Tombeau (14) et celle de St-Roch (15), puis de 3 autres chapelles à l'époque moderne : Ste-Germaine (16), Ste Jeanne-d'Arc (17) et Notre-Dame du Rosaire (18).
Il faut voir
(8) La mise au Tombeau
(9) La petite porte d'Entrée (côté Midi).
(10) Le tableau, daté et signé "F. SAISSAC, me fecit 1669", classé depuis 1964.
(11) La statue de St-Jacques, en pierre sculptée du XVIe siècle.
(12) Le Vitrail moderne en dalles de verre de Dom Ephrem, de l'Abbaye d'EN-CALCAT (Tarn), et les 2 stalles en bois, style Empire.
Cet édifice roman, du XIIe siècle est un des rares connus à plan circulaire, à peine altéré par les additions ultérieures.
Le porche de l'église se trouvait primitivement à la chapelle de l'Orgue (11). On peut, en effet, y voir encore les 4 colonnes et les 2 pieds droits qui supportaient l'archivolte en plein cintre, décorée de moulures toriques unies et tordues, bordées de perles.
Les montants du portail (3) richement sculptés en entrelacs de feuilles d'acanthe dans une pierre fine et compacte sont actuellement placés au nouveau porche.
Le maître-autel (1) est un autel de marbre de Caunes, du XVIIIe siècle.
Un beau clocher heptagonal surplombe la coupole centrale. Il est forme d une tour massive a 2 étages : le premier est percé en baies romanes simples ou géminées, le second, beaucoup plus bas, de petites baies gothiques ou sans époque déterminée. Il est d'une construction différente du reste et semble avoir subi des remaniements assez importants.
Le nombre 7 directeur du plan ne se trouve dans aucune autre construction ronde d'église, mais se retrouve dans de nombreux plans basilicaux. On a voulu y voir le rappel de la phrase du Livre des Prophètes "La Sagesse a bâti sa maison, elle a taillé ses sept colonnes".
L'église est orientée vers le Levant. Elle est dédiée à la Sainte Vierge.
Chaque chapiteau de l'église mériterait une étude et une visite particulière. "Contemplez, dit M. le Chanoine SARRAUTE, ces feuillages de pierre où l'ombre et la lumière sont si admirablement balancées, ces animaux fantastiques, ces ornementations si simples et si savantes, ces personnages si majestueux... L'auteur de ces merveilles est-il le Maître de CABESTANY ? Est-ce un de ses élèves ou quelqu'un de son Ecole ? Qu'importe, c'était un génie !".
Ces chapiteaux sont ou à personnages ou à feuillages d'influence corinthienne. Parmi ceux à personnages, regardez en particulier celui de la Vierge en gloire (4) soutenue par des anges (déjà donc existait la croyance à l'Assomption corporelle de la Vierge) ou encore celui (5) représentant 2 têtes d'animaux probablement 2 lions ou celui (6) représentant 2 têtes d'oiseaux à la gauche de la porte du Midi.
On contemplera enfin un grand chapiteau à personnages entourés de lions, sur l'une des colonnes soutenant la coupole. Il appartient à la tradition des ateliers roussillonais.
Cette mise au tombeau polychrome (8) de l'Ecole Bourguignonne daterait du XVe siècle. On y retrouve les personnages classiques de ces monuments : Le Christ étendu dans un linceul porté par 2 vieillards, au milieu la Vierge prête à défaillir, à ses côtés l'apôtre St-Jean. A la droite de la Vierge une sainte Femme, une autre à sa gauche.
Historique
C'est vraisemblablement vers le milieu du XIe siècle qu'a été formé le village de RIEUX. Pour mieux se protéger, les paysans cherchaient un refuge dans les villages fortifiés à l'abri du château.
L'Eglise actuelle est la seconde qui fut édifiée dans le castrum.
RIEUX fut établi sur les bords de la rivière "l'ARGENT DOUBLE" ou argentodubrum (en celtique dubron signifie eau). Ce nom d'origine gauloise veut dire "blanche comme l'argent ou à l'eau argentifère". Au XIe siècle, cette appellation n'était pas d'usage courant, on disait Lo RIUS, AL RIUS. C'est ce nom qui fut donné à la nouvelle agglomération (Mgr. GRIFFE).
En vertu d'une ordonnance Royale de 1775, RIEUX prit le nom de MERINVILLE. Ce nom fut aboli par la Révolution de 1789, rétabli sous la Restauration et enfin définitivement aboli par un décret royal de 1838. Quant à la dénomination "MINERVOIS", la trouve déjà dans une charte de Charles le Chauve de l'an 855 "pago minarbensi", appliquée à la région.
Ajoutons aussi que RIEUX se trouve sur une des routes pour rejoindre St-Jacques de Compostelle; c'est ce qui expliquerait la présence d'une statue de St-Jacques (11) en Pèlerin avec son bâton et sa coquille et sa représentation sur le tableau de "SAIS- SAC" dans la chapelle de St-Roch (15).
Les Seigneurs de Rieux
Rieux fut acquis dès l'année 1372 par la famille "de la JUGIE" qui en fit sa principale résidence pendant plusieurs siècles.
Guillaume de la JUGIE (mort en 1397), 3ème possesseur de la Seigneurie, obtint du Roi Charles d'avoir trois foires par année; seule subsiste, de nos jours, celle du 22 Décembre. C'est lui aussi qui fit construire une chapelle souterraine avec un autel dédié à Ste Magdeleine. Il fut inhumé devant le Maître-Autel (0) avec sa femme Catherine de MORNAY et depuis lors ce fut le tombeau de la famille. Ce tombeau existe toujours et a servi par la suite d'ossuaire.
Tristan de la JUGIE-MOREZE (mort en 1521), 7ème possesseur, fit construire en 1512 la belle chapelle gothique, dite des "Seigneurs" (13) qu'il dédia aux Saints GERMAIN, JOSEPH et MICHEL.
Géographie
Rieux-Minervois est le village CENTRE du Minervois, c'est aussi le pins important comme population: 1940 habitants.
On distingue dans le village plusieurs quartiers bien différents les uns des autres :
1) - une partie intra-muros, sombre, peu aérée avec des rues tortueuses, étroites, des impasses. Mais c'est là où on peut voir encore des restes intéressants de vieilles maisons et c'est là aussi que se trouvent l'Eglise et le Château avec sa tour qui domine le pont sur la rivière l'Argent-Double.
2) - une partie extra-muros, appelée le "BARRY", qui longe la rive droite de la rivière.
3) - une partie plus récente, c'est le Quartier de Sainte-Anne, de chaque côté de la route de Peyriac-Minervois.
4) - Enfin, une partie toute neuve à côté de la gare.
Le village est situé entre la chaîne de la Montagne Noire avec le sommet : le Pic de NORE (1210 m), où se trouve un relais de télévision, et la montagne d'ALARIC, premier contrefort des Corbières. Le village est à 115 mètres au-dessus du niveau de la mer et est balayé par les vents d'Est (Marin) et d'Ouest (Cers).
Ses VINS du MINERVOIS, sont recherchés à cause de leur finesse et de leur bouquet.