FRANCE, AUDE, PUIVERT



Puivert

Château cathare de Puivert, Aude, France

Construit sur une colline qui domine une vallée verdoyante et paisible, cette forteresse fut le lieu de rencontre des plus grands poètes du Pays d'Oc.
Peire d'Auvergne y composa en 1170, sa fameuse "gallerie littéraire".
L'impressionnant donjon quadrangulaire abrite quatre salles superposées, dont la célèbre "salle des musiciens" aux culs-de-lampes sculptés, figurant huit joueurs d'instruments médiévaux.
Mais c'était aussi une forteresse cathare qui communiquait par des signaux lumineux avec Montségur, lequel relayait les messages vers Roquefixade.
Cette "résidence heureuse, faite pour les cours d'amour, les fêtes et les tournois", tomba pourtant aux mains des Croisés, dans le fracas des armes, un jour d'automne 1210.

Historique

Au Moyen-Age Puivert était une importante seigneurie du Quercorb, petit pays de moyenne montagne placé entre Ariège et Haute Vallée de l'Aude, sur la ligne de partage des eaux entre Atlantique et Méditerranée.
Au XIIème siècle, le château aurait été le cadre d'une rencontre de poêtes. En 1170, c'est là que Peire d'Auvergne aurait composé une pièce satirique contre d'autres troubadours : Lo vèrs fo faits als enflabotz / A puioch-Vert tot jogan rizen (ce "vers" fut composé au son des cornemuses à Puivert parmis les chants et les rires).

Au début de la Croisade contre les Albigeois, durant la campagne de 1210 dirigée par Simon de Montfort, l'armée croisée qui avait mené plusieurs opérations dans les Corbières, se heurta à la résistance du château de Puivert. On sait seulement que la forteresse fut prise après trois jours de siège. En 1213, Lambert de Thury est intitulè seigneur de Puivert, c'est donc à ce compagnon de Simon de Montfort que revient le château lors de sa prise. C'est plus tard qu'on l'attribura à une autre famille du nord de la France, toujours étrangère au pays : les Bruyères.

Comme pour toutes les places importantes de la région, la Croisade eut pour effet à Puivert d'éliminer la famille seigneuriale locale des Congost au profit au profit d'autres seigneurs d'origine française. Ce changement radical s'explique d'autant mieux à Puivert que la famille des Congost comptait plusieurs membres parmi les adeptes de la religion cathare. Vers 1208, Alpais, la femme du seigneur de Puivert meurt assistée de parfaits cathares. Un peu plus tard, son mari Bernard de Congost reçut aussi le sacrement cathare lors de sa mort, en 1232, alors qu'il s'était réfugié à Montségur.

Lors des évènements de la Croisade, le château de Puivert ne se présentait pas sous son aspect actuel qui date essentiellement du début du XIVème siècle, le château primitif, résidence de la famille des Congost est la partie la plus ruinée de l'ensemble fortifié, à l'extrémité ouest du site. C'est donc à partir de 1310, après le mariage de Thomas de Bruyères et d'Isabelle de Melun qu'on entreprit l'agrandissement et l'embellissement du château. Quelques années auparavant, Puivert et le Quercorb étaient devenus "Terre Privilégiée". En effet ses habitants étaient dispensés de certaines redevances fiscales d'origine royale car ils étaient tenus d'assurer des services de garde dans les châteaux de la région, dont celui de Puivert. Il faisait partie de la ligne des forteresses placées non loin de la frontière avec l'Aragon. Ce statut de "Terre Privilégiée" dura jusqu'à la Révolution. En 1322, un acte fut passé entre le seigneur Thomas de Bruyères et les consuls de Puivert. L'accord concernait surtout les droits de pâturage pour les troupeaux et les droits d'usage dans les forêts. D'autres familles succédèrent aux Bruyères : Les seigneurs de Voisins d'Arques et de Couiza et la famille de Joyeuse.
Au moment de la Révolution, la famille de Roux était titulaire de la seigneurie de Puivert, ils en furent dépossédés pendant la Révolution et l'Empire.


L'ancien lac et la légende de la Dame Blanche


Au sud du village, la partie la plus basse de la commune est constituée par une cuvette verdoyante couverte de champs et de prairies où s'éparpillent plusieurs hameaux appelés "Les Camps". Ces minuscules agglomérations occupaient jadis le pourtour d'un lac naturel qui disparu du paysage à une époque indéterminée. Traditionnellement, la disparition du lac est imputée à la cassure d'un barrage naturel qui aurait notamment détruit Mirepoix par inondation en 1289. Les eaux se seraient alors échappées par la vallée du Blau pour rejoindre le cours de l'Hers.

Cette version des faits donna lieu à une légende. Alors que Jean de Bruyères était seigneur de Puivert, le château abritait une princesse. Elle aimait méditer sur les beautés du paysage, assise sur un rocher à la forme d'un fauteuil, en bordure du lac. La pluie gonflant parfois les eaux gênait la princesse dans sa contemplation. C'est pourquoi elle persuada le seigneur d'ordonner des traveaux visant à abaisser le niveau du plan d'eau. Hélas, les rochers cédèrent et l'eau se rua vers le nord, canalisée par la vallée, en vidant le lac dont l'emplacement fut mis à profit par l'agriculture et l'élevage.

Réalisé par :

le Comité Départemental du Patrimoine Culturel Audois
13, rue de la République
B.P. 106
11003 Carcassonne
France

Site officiel : http://www.chateau-de-puivert.com





Chateau de Puivert (34)
Chateau de Puivert (34).jpg
Midi-Pyrenees
Midi-Pyrenees.jpg
Puivert (01)
Puivert (01).jpg
Puivert (02)
Puivert (02).jpg
Puivert (03)
Puivert (03).jpg
Puivert, Chateau (1)
Puivert, Chateau (1).jpg
Puivert, Chateau (2)
Puivert, Chateau (2).jpg

Retour