FRANCE, AUDE, PUILAURENS, CHATEAU |
Puilaurens, Aude, France
La présence humaine dans les environs de Puilaurens est attestée vers la fin du paléolitique, au magdalénien supérieur, il y a environ 12000 ans. C'est dans une grotte dominant la Boulzane que les témoins archéologiques de cette époque ont été identifiés par les préhistoriens.
Le "Mont Ardu" -ancient nom de la montagne où s'élève le château de Puilaurens apparaît pour la première fois en 958, dans une charte où Lohtaire concède à l'abbaye Saint-Michel-de-Cuxa (Pyrénées Orientales) la prévôté de Puilaurens, composée de la vallée de la Boulzane, ou vallée Sainte-Croix. Le même document mentionne déjà une église Saint-Laurent sans doute construite sur le site perché, qui à cette époque devait tenir lieu de zone protégée dans la tradition des forteresses - refuge d'époque carolingienne.
En 985, une bulle du pape Jean XV mentionne la chapelle Sainte-Croix à Lavagnac, édifice aujourd'hui disparu dont l'emplacement est peut-être signalé par le lieu-dit La Capelheta aux abords du hameau de Lavagnac.
Le premier des châtelains de Puilaurens que nous puissions identifier avec quelque certitude, Pierre Catala, figure comme témoin dans un acte de Guillaume de Peyrepertuse en 1217. En 1229, Guillaume de Peyrepertuse commande à Puilaurens. En 1242, le château est tenu par Roger Catala, sans doute fils de Pierre.
La présence de cathares à Puilaurens ne semble liée qu'au rôle de refuge tenu par la forteresse. En 1241, le diacre cathare du Fenouilldès, Pierre Paraire, séjourne dans le lieu et vers 1245-1246 plusieurs parfaits et parfaites y sont hébergés.
Construite comme les autres châteaux cathare, sur un piton rocheux aux pentes abruptes, Puilaurens était une place quasi imprenable. Elle fut donc un des plus sûrs refuges des hérétiques.
On l'appelait autrefois le 'château de la Dame Blanche'. A cause de la visite d'une princesse française ? Une salle du donjon porte le nom de "chambre de la Dame Blanche". Sans doute les légendes restent attachées à ces ruines romantiques (on trouve une autre Dame Blanche à Puivert).
On ne connaît pas le moment exact où le château passa sous contrôle royal mais l'annexion semble consommée vers 1250. Par une lettre d'août 1255, Saint-Louis ordornne au sénéchal de Carcassonne de fortifier le château. Le traité de Corbeil (1258) met le château au premier plan parmi les forteresses qui défendent la frontière face à l'Aragon. En 1259 Puilaurens est occupé par une garnison dont le châtelain est Odon de Monteuil, avec un chapelain et 25 sergents d'armes. Le château est en cours de travaux autour de 1263 et sous Philippe le Hardi (1270-1285).
Dans son état actuel, la forteresse remonte donc essentiellement au début de la période royale en Languedoc et n'est dons pas antérieure au XIIIème siècle.
De nos jours encore, ses ruines gardent une fière allure. Les tours et les courtines crénelées se détachent sur les pentes des montagnes environnantes couvertes de sapins. Pour entrer dans la citadelle, il faut escalader la colline par une montée en chicanes. Le château est composé de deux enceintes, la première entourant la grande cour d'une soixantaine de mètres de long, la seconde délimitant les fortifications autour du donjon. La muraille nord épouse les ondulations du terrain et renforce admirablement les défenses naturelles du site.
Jusqu'au traité des Pyrénées (1659), Puilaurens eut à faire face à plusieurs reprises aux incursions venues d'Espagne. Après le traité des Pyrénées, Puilaurens fut déclassé et ne fut plus occupé que par une faible garnison de mortes-payes (vétérans).