Joyau de l'art roman du XIème siècle
L'église occupe l'emplacement d'une ancienne chapelle dédiée à Saint André qu'un cartulaire de Saint-Vincent de Mâcon signale vers 950 comme possession d'un certain Odremar, avant qu'elle ne passe aux mains des sires de Bâgé. Le Sire Ulrich 1er de Bâgé en fit don à Pierre, Abbé de Tournus, pour qu'il y établisse un prieuré. La construction est entreprise en 1075 à partir des fondations de la Chapelle primitive dont les vestiges sont encore visibles à la base des murs de la nef. Elle est terminée vers 1120-1125. Le clocher octogonal, en pierre, remarquable d'élégance, force l'admiration. Par le bonheur de ses proportions, la Iégèreté que lui apportent ses ouvertures, il produit un effet saisissant et traduit superbement l'irrésistible montée vers l'infini.
Les huit faces de la tour octogonale sont divisées en trois étages dont la hauteur va en se réduisant au fur et à mesure qu'on s'éloigne du sol, et qui alternent bandes lombardes et géminées. La flèche culmine à 37 mètres du sol.
La façade, aux lignes sobres, se divise également en trois niveaux :
- à la partie inférieure, le portail est encadré de pilastres cannelés reliés à leur sommet par des arcatures en plein cintre ;
- au premier étage, on retrouve bandes lombardes et arcatures, plus simples ;
- le pignon est ajouré d'une fenêtre en plein cintre, surmontée d'une grande arcature encadrée de deux plus petites et supportée par des colonnettes.
Les chapiteaux des colonnes du portail opposent un ornement végétal à gauche et une scène historiée à droite où l'on reconnaît Saint Pierre portant une clé et le Christ tenant un livre ouvert.
La nef à charpente apparente, est d'une grande simplicité. Un banc de pierre, dit 'banc de miséricorde', en fait le tour. Elle communique avec le transept par une grande arcade en plein cintre, flanquée de deux autres, plus petites, appelées "passages berrichons".
La croisée du transept, délimitée par quatre arcades, est coiffée d'une coupole sur trompes.
On ne manquera pas d'y admirer les chapiteaux :
- au Nord-Ouest : une représentation de la luxure un personnage féminin lutte farouchement contre des serpents qui s'enroulent autour de ses membres;
- au Nord-Est : des motifs végétaux;
- au Sud-Est : le sacrifice d'Abraham ;
- au Sud-Ouest : deux visages, l'un tire la langue, l'autre a la bouche ouverte.
Deux des quatre colonnes d'angle ont une base ornée : des rinceaux au Nord-Est et une scène historiée au Sud-Est.
Le choeur, terminé par une abside en cul-de-four, propose une décoration particulièrement soignée.
Une gracieuse galerie d'arcatures encadre trois fenêtres à double ébrasure. Elle compte cinq arcs qui reposent sur six élégantes colonnettes traitées, de la base au chapiteau, avec un raffinement particulier.
De gauche à droite, les chapiteaux présentent :
- des feuilles d'eau ;
- une représentation de la médisance : un serpent sort d'une bouche, un autre vient mordre la joue du même visage;
- un feuillage percé par endroits de coups de trépan ;
- Daniel dans la fosse aux lions ;
- des feuilles d'acanthe ;
- le combat de la chair et de l'esprit symbolisé par un centaure qui tire à l'arc sur un oiseau qui s'envole.
L'église de Saint -André-de-Bâgé a été inscrite sur la liste des Monuments Historiques en 1840, alors qu'elle était dans un état de délabrement avancé. La restauration s'est patiemment poursuivie depuis cette date.
Pour visiter l'église:
* Clé à votre disposition à la maison voisine (D28).
* Guide audiovisuel sur place (français, anglais, allemand).