BEFFROIS



Beffrois
Voici une présentation de quelques beffrois du nord de la France et de la Belgique.
Beffrois - Carte.jpg
Carte des beffrois
Beffrois de Flandres - dessin.jpg
Dessins de quelques beffrois de Flandres


Abbeville Aire sur la Lys Amiens Armentières Arras Bailleul Bergues Béthune Boulogne sur mer Calais Cambrai Comines Condé sur l'Escaut Courtrai Courtrai2 Douai Doullens Dunkerque - Saint Eloi Dunkerque - Hotel de ville Gravelines Hesdin Lille Loos Lucheux Mons Rue Saint Riquier Tournai Tournai2

Sommaire

Abbeville
Aire sur la Lys
Amiens
Armentières
Arras
Bailleul
Bergues
Béthune
Boulogne sur mer
Calais
Cambrai
Comines
Condé-sur-l'Escaut
Courtrai (Belgique)
Douai
Doullens
Dunkerque - Saint Eloi
Dunkerque - Hôtel de ville
Gravelines
Hesdin
Lille
Loos
Lucheux
Mons (Belgique)
Rue
Saint Riquier
Tournai (Belgique)
   

Abbeville (80 - Somme)

Sa date de naissance remonte à 1209, ce qui en fait l'un des plus anciens beffrois de France.
Il a beaucoup souffert des bombardements de 1940, mais sa restauration en 1984 et 1985 lui a donné une nouvelle jeunesse.
Ce qui frappe au premier coup d'oeil, c'est son caractère massif : carrée, la tour de grès affiche 33 mètres sous la toise pour une carrure large d'une dizaine de mètres et une épaisseur des murs, à la base, de 2,3 mètres.
Mais l'organisation du lieu impressionne autant que ses mensurations. Avec son allure de donjon médiéval, le beffroi comporte quatre niveaux.
Au rez-de-chaussée, deux cachots et le musée Boucher de Perthes.
Au premier, une vaste pièce voûtée d'ogives, tantôt salle de garde, tantôt prison, accueille aujourd'hui une partie des collections du musée.
L'étage supérieur présente une exposition consacrée au beffroi.
Au troisième, des « graffitis » témoignent des souvenirs laissés par les occupants des XVe et XVIe siècles.
Au-dessus, une galerie servait de chemin de ronde pour le guetteur.
Le couronnement accueille deux cloches relativement récentes. Elles ont été ramenées de Boufarik, en Algérie, par Max Lejeune. À l'époque, celui-ci était maire d'Abbeville et... ministre du Sahara.

Hauteur : 33 mètres.
Nombre de marches : 199.
Le beffroi abrite au rez-de-chaussée le musée Boucher de Perthes.

Abbeville

Aire sur la Lys ( - )

Le sommet du beffroi d'Aire-sur-la-Lys, à côté de Saint-Omer, se trouve en haut des 225 marches.
Du haut de celui-ci, la ville offre un autre angle et se révèle plus verte qu'on aurait pu le penser depuis le bas.
Une vue agréable et un plaisir rare, malheureusement réservés à quelques privilégiés.
En effet, le beffroi ne se visite pas, à cause des antennes relais qu'il héberge en son sein.
On y accède soit directement, par le passage des Hallettes, soit par le grenier de l'hôtel de ville, qu'il prolonge.

Dès le XIIIe siècle, Aire est dotée d'un Beffroi, symbole de la liberté du pouvoir civil.
Dès 1355, les échevins ont reçu l'autorisation de construire une halle. Ils en profitèrent pour édifier un beffroi.
Mais étant en bois, il devra être reconstruit à maintes reprises.
Ainsi par les incendies de 1372 et de 1405. Reconstruit une première fois en pierre et en brique, en 1447, il s'effondre encore en 1708.
Le Beffroi actuel, construit entre 1717 et 1724 par Héroguel, est situé derrière l'hôtel de ville.
Les travaux de construction du monument tel qu'il apparaît aujourd'hui débutent le 11 mai 1717.
Les échevins décident de le décaler légèrement par rapport à l'Hôtel de Ville pour le mettre dans l' axe de la galerie des Hallettes, ce qui lui vaut d'être légèrement désaxé par rapport à l'édifice dans son ensemble.
Les matériaux choisis sont le grès pour le premier niveau et la pierre blanche pour les étages supérieurs.
Le Beffroi a subi deux incendies, un premier en 1862 à cause de la foudre et le second en 1914, qui détruit les étages supérieurs en pierre blanche.
Les parties incendiées furent restaurées en 1924
Un guetteur se plaçait en haut du Beffroi pour donner l'alarme en cas de problème.
Avant la Révolution, le Beffroi était doté de deux cloches : la «Bancloque» (1355) pour fixer les heures de travail et le «Vigneron» (1447) pour annoncer la fermeture des cabarets.

Culminant à 45 mètres de haut, le beffroi repose sur quatre piliers de deux mètres d'épaisseur.
Il est soutenu, à chaque angle, par deux contreforts en équerre, qui s'élèvent jusqu'à mi-hauteur.
Le côté nord est doté d'une tourelle. Les côtés nord et sud, identiques, sont percés d'une grande ouverture au rez-de-chaussée.
À l'intérieur, on compte sept étages.
Le premier étage voûté s'appelle la « salle du loup » car l'ancien sceau de la ville était un loup. Aujourd'hui, c'est un aigle déployé.
Surmontant le tout, un campanile octogonal, entièrement vitré, est coiffé d'un dôme d'ardoises.
Du haut de ses 45 mètres, un carillon à quatre cadrans, disposé en 1724, sonne un air différent tous les quarts d'heure.

Voir aussi la page sur Aire sur la Lys

Beffroi d'Aire sur la Lys Beffroi d'Aire sur la Lys Beffroi d'Aire sur la Lys

Amiens (80 - Somme)

Une pointe sur un cube. A trois cents mètres de la célèbre et monumentale cathédrale, le discret beffroi d'Amiens offre un curieux mélange des genres.
Les incendies successifs qui ont émaillé sa longue histoire en ont changé plusieurs fois la silhouette et les spécialistes parlent de « style mixte » pour cet édifice associant une base gothique et un sommet qualifié de « jésuite ».
La partie basse remonte au XVe siècle, les premiers travaux datant de 1406.
Le mélange des genres, on le retrouve aussi à l'intérieur puisque la face nord comporte quatre niveaux remontant au XVe tandis que côté sud, il faut se contenter de trois étages datant du XVIIIe.
Les différents niveaux communiquent par un étroit escalier en vis.
Partie invisible de cet ensemble, le sous-sol conserve plusieurs cachots tandis que d'anciennes cellules et d'autres pièces occupent les étages supérieurs.
Dans le campanile, on retrouve l'emplacement laissé vide par la cloche Marie-Firmine victime des bombardements de mai 1940.
La dernière restauration, achevée en 2001, s'est terminée par l'installation d'un carillon de trente cloches.
La loge du guetteur se trouve à plus de quarante mètres du sol.
Au sommet, la girouette est appelée La Renommée. Dans sa version actuelle, elle est en place depuis 1990.

Hauteur : 52 mètres
Carillon électrique de trente cloches.

Amiens - Beffroi
Amiens - Beffroi


Armentières ( - )

Il est difficile de dissocier l'hôtel de ville d'Armentières, déjà inscrit à l'inventaire des monuments historiques, et le beffroi puisqu'ils sont imbriqués dans un même ensemble.
Armentières eut très tôt un beffroi et un hôtel de ville. Une chronique raconte que le roi Louis XI les fit détruire en 1477.
Le beffroi fut réédifié en 1510, l'hôtel de ville au début du XVIIe siècle.
En 1724, les échevins décidèrent des transformations : depuis, le beffroi est à demi engagé dans la toiture de l'hôtel de ville.
En 1918, les Allemands minèrent l'ensemble, avant de quitter précipitamment la ville.
La municipalité d'après-guerre chargea l'architecte Louis-Marie Cordonnier de sa reconstruction. Les saillies régulières et la sobriété architecturale de l'ensemble évoquent la Renaissance flamande. Pourtant, les connaisseurs perçoivent un peu de gothique (les créneaux à la base de la toiture), et un peu de médiéval.
La reconstruction de l'hôtel de ville et de son beffroi fut longue: la première pierre fut posée symboliquement le 11 novembre 1925. En 1928, les services administratifs purent s'y installer au premier étage. Le nouvel édifice fut inauguré les 9, 10 et 11 juin 1934 à l'occasion des «Fêtes de la renaissance» d'Armentières.
À l'intérieur du beffroi, l'air est frais et il faut payer de son souffle pour gravir les 201 marches des escaliers raides menant derrière les horloges, puis au panorama (à 62 m).
Là-haut, les rondeurs des monts de Flandre côtoient les pics des tours d'Euralille.

Hauteur : 82,7 m ou 83 m.
Deux cloches de 510 et 1220 kg.

Armentières

Arras (62 - Pas de Calais)

Il en aura fallu, de l'obstination, aux bâtisseurs successifs du beffroi d'Arras.
La Charte d'Arras date de 1174.
Les premiers batisseurs désirent dresser une fière tour de guet, au XVe siècle : Arras est alors cité drapière, libre, indépendante du pouvoir suzerain.
Jalousée aussi. Les maîtres de la ville y sont élus.
La commande des échevins mettra plus d'une vie d'homme à toucher le ciel artésien.
la Tour gothique fut amorcée en 1463, servant de maison commune avec halle.
Les travaux sont interrompus cinq ans après, puis pendant les guerres de succession de Charles le Téméraire.
On n'a construit que 35 m, en lourde pierre, style « gothisant », sous la conduite de quatre maîtres maçons.
Suite à la guerre de Louis XI contre Charles le Téméraire et Maximilien de Habsbourg, Arras fut vidé de ses habitants en 1479. La paix fut signée en 1482.
La construction du beffroi fut constellée de reprises et d'interruptions.
Les 40 derniers mètres du beffroi, qui culmine à 75 m de haut, sont grignotés par étapes, et furent achevé le 2 juillet 1554.
Le maître maçon local Jacques Le Caron s'y emploie.
Il a une double lanterne, une couronne, un lion artésien.
Le construction d'un corps d'hôtel de ville date de 1501-1506, puis on construisit les ailes Renaissance flamande en 1572.
Le carillon chantant la liberté et le plat pays est installé en 1694.
Premier avatar pour le beffroi : 1789. Les révolutionnaires assimilent la couronne à un emblème séditieux : le maire la sauve en la masquant d'une calotte de plomb.
Ennui suivant : 1832. Faute d'entretien, la partie haute du beffroi menace ruine. L'architecte Trexler entre en oeuvre. Arasement du haut de la tour en 1832, et réédification en 1839-1844.
Re-inauguration le 1er mai 1844.
Le beffroi subit les bombardements en 1914 et s'écroule. On lança sa reconstruction à l'identique en 1924-1932 sur une structure de béton.
L'architecte Pierre Paquet dirige la reconstruction entre 1924 et 1934, privilégiant le béton armé sans exclure la pierre.
Janvier 2005 sonnera la délivrance de la gangue noirâtre qui rongeait ce monument historique. Le beffroi d'Arras a retrouvé sa superbe.

Hauteur : 75,36 mètres.
Achevé en 1554 ; rebâti en 1844, écroulé en 1914, reconstruit à l'identique en 1932.
Nombre de marches : 43 après l'ascenseur obligatoire.
Son carillon compte 40 cloches, il sonne concert et ritournelles.

Voir aussi la page sur Arras

Arras - Beffroi (0).jpg Arras - Beffroi (1).jpg Arras - Beffroi (2).jpg Arras - Beffroi (3).jpg Arras - Beffroi (4).jpg


Bailleul (59 - Nord)

Elle veille sur la ville, au sommet du beffroi, culminant à 62m de hauteur, la girouette représentant la sirène Mélusine protège Bailleul depuis des décennies.
Bailleul qui a tant souffert, détruite à 98% pendant la Première Guerre mondiale.
Dressée au-dessus de la grand-place, la tour classée monument historique abrite un passé impressionnant, celui d'un hôtel de ville huit fois reconstruit : seule la salle gothique a été conservée intacte depuis l'édification du beffroi en 1177.
De style néoflamand, l'édifice reste l'un des symboles les plus importants de la puissance de la cité. En témoignent, au coeur des murs, ces vitraux à l'image des activités économiques ayant fait la prospérité de Bailleul: la dentelle, la poterie, le tissage…
À mesure qu'il gravit l'escalier en colimaçon et qu'il pénètre dans les salles d'expositions, le visiteur perce les secrets de la bâtisse. Ses souffrances, ses retours à la vie, ses richesses aussi. Comme l'ancien mécanisme de l'horloge.
Comme le carillon aux 35 cloches et aux quatre mélodies flamandes, qui rythment le quotidien des Bailleulois. Comme les impressionnants cadrans de la pendule.
Mais le chemin de ronde, à 40m, reste le summum de la visite, offrant une vue imprenable sur les monts de Flandre, sur les clochers des villages alentours et même sur Lille lorsque le ciel est dégagé.

La charte du beffroi date de 1177, et ses cloches ont sonné en 1198 pour Baudouin IX et Philippe Auguste.
Du XVe au XVIIe siècle, il subit guerres, incendies et reconstructions successives.
Il subit un bombardement en 1918.
Louis-Marie Cordonnier lance alors sa restauration à l'identique en 1929-1932 sur la base originelle.
Il a une tapisseries de briques jaunes, des arcatures aveugles, dans un style Renaissance flamande et gothique.
Sa tour mesure 62 m de haut, avec échauguettes d'angles en balconnets sur terrasse.
Il possède une lanterne à double effet de clocheton, un bulbe ajouré, une girouette Lorelei.
Il a une bretèche à l'entrée de l'hôtel de ville.
Le bâtiment compte 192 marches.


Bailleul - Beffroi.jpg

Bergues (59 - Nord)

Le beffroi a connu les mêmes outrages guerriers que la ville fortifiée, dont il est le symbole.
Sa charte date de 1240.
Édifié au début du XIIe siècle à l'emplacement d'une ancienne porte de l'enceinte primitive, le beffroi de Bergues a été entièrement détruit en 1383 lors de la conquête de ce chef-lieu de châtellenie par les Français.
Après les sièges de Charles VI, un second beffroi est probablement construit entre le XIVe et le XVe siècle.
La légende dit que l'architecte, au XIVe siècle, serait parti sans se retourner à la fin du chantier, tant l'ouvrage semblait fragile !
Il est incendié en 1558.
On répara la tour en 1782.
On construisit en 1787 une petite halle sur colonnes servant de corps de garde, prison.
La tour fut incendiée en 1940 et dynamitée 1944 par les Allemands, en guise de représailles face à leur défaite annoncée. Ce sera d'ailleurs le seul beffroi détruit durant la Seconde Guerre mondiale.
On la reconstruit en briques jaunes en 1958-1961 par Paul Gelis qui garda la silhouette de la tour (54 m), simplifia le décor, et l'engagea dans l'hôtel de ville.
Il a conservé les grandes lignes d'une architecture flamande traditionnelle et surtout audacieuse, sans contreforts et avec des tours en encorbellement.
Sa tour initiale est marquetée d'arcatures chevauchantes. Il possède des échauguettes en encorbellement, une lanterne octogonale, un dôme et clocheton à bulbe (de 1627).
Hôtel de ville jusqu'en 1586, puis tour de guet jusqu'en 1914, abritant aujourd'hui l'office de tourisme, une salle d'exposition, une école de dessin et de musique, le beffroi de Bergues se singularise également par son carillon.
Sous sa girouette – un lion des Flandres nommé Nicolas –, 50 cloches distillent tous les quarts d'heure une ritournelle différente : Le Reuzelide (Le Chant du géant), Le Mari complaisant, La Mère Poireau.
Le lundi matin à 11 h, pendant le marché, l'automatisme laisse place au manuel : c'est un carillonneur qui joue des pieds et des poings.

Hauteur : 47 mètres.
Nombre de marches : 193.
Classé monument historique.

Voir aussi la page sur Bergues

Bergues - beffroi - dessin.jpg Bergues - Beffroi.jpg

Béthune (62 - Pas de Calais)


Paris n'a jamais pensé à jucher sa tour Eiffel sur le toit de la prison de la Santé. Idée trop saugrenue ?
Pendant la guerre de Cent Ans, elle a pourtant traversé l'esprit des bourgeois de Béthune. Arrachant à leur seigneur l'autorisation de construire une geôle pour les voleurs de poules, ils ont dressé une tour qui ressemble davantage à un phare qu'à un cachot.
La charte du beffroi date de 1346.
Il y eut une première tour en bois puis en grès (1388).
On la suréléva en 1437 avec trois échauguettes octogonales et une tourelle d'accès.
Il eut sa flèche en 1503.
Jadis il y avait une bretèche publique.
Des échoppes marchandes s'installèrent au pied de la tour en 1442, puis des maisons bourgeoises dès 1702, puis il y eut le remplissage urbain.
Plusieurs fois secouée, scalpée (En 1918, l'incendie de la place détruisit le beffroi) mais toujours fière comme un étendard. Et redonnant courage à la ville chaque fois que son étoile a pâli.
Peut-être parce que le panache de Buridan et celui de d'Artagnan hantent encore l'escalier à vis. Le premier n'est pas qu'un héros de roman. Selon la tradition locale, c'est en croisant un baudet sur le chantier du beffroi que ce philosophe du cru aurait eu l'intuition de l'argument de l'âne se laissant mourir d'indécision entre un picotin d'avoine et un seau d'eau.
La fable colle assez mal avec l'impression de force dégagée par ce rude monument rescapé des bombardements de la Grande Guerre pour donner l'élan de la reconstruction.
Les échevins de ce siècle-ci ne rémunèrent plus de guetteur. Ils n'en surveillent pas moins la grande banlieue de Lille qui avance, redoutant de s'y noyer.
Alors, une fois de plus, ils se tournent vers leur beffroi rajeuni par les lumières pop art d'un plasticien néerlandais. Béthune reprend des couleurs.
La tour de 58 m fut restaurée en 1923 par Degez et Paquet qui restituèrent un site d'isolement, redonnèrent une flèche et un lanterneau de guet surmonté d'une poivrière portant la girouette immémoriale (1668) du dragon Beffy (copie de l'original).
Son carillon de 35 cloches sonne des concerts.

Hauteur : 47 mètres.
Nombre de marches : 133.
Carillon : 35 cloches.
Visite : l'office de tourisme, au rez-de-chaussée, est ouvert tous les jours sauf le dimanche. Pour la tour : . Tél. 03 21 57 25 47.

Bethune - Beffroi - dessin.jpg Bethune - Beffroi (1).jpg Bethune - Beffroi (2).jpg

Boulogne-sur-Mer (62 - Pas de Calais)

Si la plupart des historiens retiennent le XIIIe siècle comme époque de construction du beffroi de Boulogne, certains avancent une origine bien plus ancienne.
Boulogne signa sa charte des libertés en 1203.
Boulogne acheta en 1231 le donjon féodal où naquit Godefroi de Bouillon pour en faire le beffroi, haute d'une quarantaine de mètres.
A défaut de pouvoir donner une date précise, bornons nous à rappeler les caractéristiques de ce symbole des libertés communales qui faillit disparaître à deux reprises.
En 1268, lorsque Saint-Louis, mécontent des Boulonnais, en prescrivit la démolition, en raison du refus des Boulonnais de payer l'impôt des croisades; démolition décommandée l'année suivante
Puis en 1793, lorsqu'une pétition présentée au conseil municipal demanda sa destruction au nom de l'égalité et de la lutte contre la féodalité. Heureusement il sera épargné.
Sa Flèche fut détruite en 1712.
Son hôtel de ville voisin a été édifié en 1734, puis agrandi et embelli en 1856 et 1931.
Il servit de support (entre 1803 et 1809) pour l'installation du télégraphe de Chappe et jusqu'à l'entre-deux guerres, de point d'observation : Théodore Tourniquet en fut le dernier guetteur.
Il est aujourd'hui cantonné d'échauguettes à meurtrières, avec une tour de guet octogonale de moindre dimension achevée par une deuxième terrasse.
Le deuxième étage est éclairé sur chaque face par deux baies.
Il possède une Horloge.
Ce beffroi avait jadis un aspect plus plaisant avec ses quatre tourelles d'angle surmontées de poivrières d'ardoises avec girouettes, et sa flèche de 20 mètres de haut coupée par une couronne au sommet de laquelle pointait une girouette aux armes de la ville.
Ces éléments ayant disparu au XVIIIe, les Boulonnais se consolent (depuis 1931) avec le dégagement des maisons qui enveloppaient le rez-de-chaussée à présent occupé par un musée lapidaire dédié au passé de la cité.
S'il n'a pas l'allure flamboyante de certains autres, il est pourtant l'un des plus anciens témoins de l'histoire de la région.

Hauteur : 37 mètres.
Nombre de marches: 128.

Boulogne-sur-mer - Beffroi.jpg

Calais (62 - Pas de Calais)

Si le beffroi de Calais devait être un symbole, ce serait un trait d'union. En effet, la tour située au bout de l'hôtel de ville est née de la fusion des deux anciennes villes qui constituent le Calais d'aujourd'hui.
Le premier beffroi date du XVe siècle, qui a été remanié au XVIIe siècle et le premier hôtel de ville (de 1740) ont été détruits en mai 1940.
La fusion en 1885 de Calais-Nord et de Calais-Sud (ou Saint Pierre) avait suscité le projet d'un chantier global.
Un hôtel de ville commun sera construit, à la jonction des deux quartiers, sur la «plaine du Sahara», grand espace sablonneux face au parc Saint-Pierre.
Faute de financements, il faudra attendre 1912 avant de voir les travaux démarrer.
Les élus ont voté un emprunt de 1,249 millions de francs de l'époque. Ils confient la construction à l'architecte dunkerquois Louis Debrouwer.
L'hôtel de ville et le beffroi ne sont inaugurés qu'en 1925.
Entretemps, la Première Guerre mondiale est passée par là; le beffroi a souffert, perforé par un obus.
Le nouvel hôtel de ville est de style Renaissance flamande; relié par une arche avec le nouveau beffroi (72 m) en béton, pierres et briques.
Classé à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques, le beffroi a la particularité d'avoir une structure en béton armé; un choix justifié par la nature du sol et le risque de tempêtes.
Louis Debrouwer opte pour le style néo-flamand pour orner le beffroi calaisien.
Le parement est composé de briques creuses rouges de Courtrai et de sculptures de pierres blanches.
Le sommet de la tour est doté d'une multitude de clochetons très ouvragés et recouvert d'ardoise.
La tour est très chargée : échauguettes à clocheton sur mâchicoulis, rainurage vertical, chemin de ronde, flèche à deux cônes emboîtés, petites lucarnes.
Tout en haut, un dragon de cuivre repoussé veille sur Calais unifiée.
Il a aussi des cadrans d'horloge, une statuaire, un carillon électrique qui joue des ritournelles.

Hauteur : 75 mètres.
Nombre de marches : 116 à partir du troisième étage de l'hôtel de ville pour atteindre l'horloge, puis une centaine de marches en collimaçon pour accéder au clocheton.

Voir aussi la page sur Calais

Calais - Beffroi.jpg

Cambrai (59 - Nord)

Le premier beffroi, de 1095, a été détruit en 1226, puis reconstruit en 1395.
L'ancien clocher de l'église Saint-Martin a été adopté comme second beffroi en 1474 (ou 1550).
Cette fonction le sauve de la destruction de l'église lors de la Révolution française.
Construit au XVe siècle, l'édifice est alors couvert d'une étonnante flèche torse (foudroyée en 1698), qui sera remplacée au XVIIIe siècle par un lanternon.
Quatre sculptures, réalisées par Marcel Gaumont en 1922, ornent les angles, remplaçant ainsi les statues du sommet qui représentaient les quatre serments de Cambrai.
Elles évoquent quatre figures de l'histoire cambrésienne: un guerrier franc, un soldat de la milice communale, Louise de Savoie, la mère de François Ier, qui signa à Cambrai en 1529 la Paix des Dames, et le marquis de cézen, qui fut le premier gouverneur royal après le retour définitif de Cambrai à la France en 1667.
C'est une tour de 62 m à contreforts.
Son dôme date de 1736.
Il a un lanterneau, une boule et une girouette; des statues monumentales aux angles de corniche.
Il n'y a pas de carillon sur le beffroi mais... sur l'hôtel de ville (31 cloches) avec les fameux jacquemarts de Martin et Martine, automates orientaux. Ils auraient été moulés en 1512. Rabelais les cite dans son Pantagruel. Les Allemands les emportèrent en 1918 et s'en débarrassèrent à Bruxelles.
Le beffroi est fermé au public à cause du mauvais état de ses marches. Les habitants y sont pourtant attachés, puisqu'il est le symbole des libertés communales acquises chèrement par les Cambrésiens.
Le guetteur, surnommé Gallus par les habitants, a tenu un rôle très important pour la sécurité de la commune jusqu'en 1934. «Cambrésiens dormez en paix, le Gallus veille» faisait partie des histoires que l'on racontait aux enfants le soir au coucher.

Hauteur : 62,50 mètres.
Édifié entre 1447 et 1474.
Nombre de marches : 215 qui conduisent au logement de Gallus.

Cambrai - Beffroi.jpg

Comines (59 - Nord)

Face à face. D'un côté, le clocher de l'église Saint-Chrysole, droit et byzantin, culmine à 51 mètres. De l'autre, le beffroi, adossé à l'hôtel de ville, rond et un peu bizarre, domine la Grand'Place de ses 58 mètres. L'un comme l'autre sont devenus les symboles de Comines.
Depuis sept siècles, la ville vit à l'ombre d'un beffroi.
Le premier beffroi est construit en 1276.
Au Moyen-Age, il est en bois. Après chaque incendie, les Cominois reconstruisent l'édifice qui sert de tour de guet.
Il a été incendié en 1297 (par Philippe le Bel) et en 1382.
Il a été réédifié en 1386 avant d'être brûlé en 1427 et 1579 (guerres de Religion).
Il a été à nouveau relevé en 1623, dynamité en 1918, est reconstruit.
L'hôtel de ville a été inauguré en 1929, le beffroi en 1932 dans le style flamand de Louis-Marie Cordonnier sur une place élargie.
La tour actuelle (58 m) date de 1623.
En 1623, un nouveau beffroi voit le jour. Une tour carrée est surmontée d'un bulbe, puis de deux campaniles. cette architecture est originale.
Le 18 avril 1914, le monument est inscrit au titre des monuments historiques. Mauvais présage...
Quatre ans plus tard, les Allemands rasent la ville et font exploser le beffroi avant leur départ.
Les édiles décident de le reconstruire à l'identique.
C'est Louis-Marie Cordonnier qui dessine ce nouveau beffroi et l'hôtel de ville adjacent.
L'architecte en fait un bâtiment moderne : il remplace le chêne par le béton.
La tour alterne la brique et la pierre reconstituée, un nouveau matériau. Le bulbe est recouvert d'ardoises et surmonté de deux lanternes. A chaque point cardinaux est placée une horloge.
Les travaux se terminent en 1933.
La Seconde Guerre mondiale le laisse intact.
En 2001, il est restauré et retrouve sa place à l'inventaire supplémentaire des bâtiments historiques.
Il possède une porte gothique en façade surmontée d'une bretèche, avec plate-forme, échauguettes à clochetons renflés, lanterne à deux galeries ajourées, appuyée sur un énorme bulbe ovoide (9 m x 22 m) portant quatre horloges.
Le bulbe supérieur est en épi, avec une girouette en sirène.
Il n'a plus de carillon.

Hauteur : 58 mètres. La tour rectangulaire de trois étages : 22 mètres. Le bulbe : 11 mètres.
Ouverture : Le rez-de-chaussée du beffroi est accessible dans le cadre de permanences ouvertes au public.
Fonction : 1er étage : salle de réunion des élus. 2e étage : mécanisme de l'horloge. 3e étage : une sirène moderne.
Fête : le beffroi participe à la fête des louches le deuxième week-end d'octobre.

Comines - Beffroi.jpg

Condé-sur-l'Escaut


Voir aussi la page sur Condé-sur-l'Escaut

Condé-sur-l'Escaut

Courtrai (Belgique)

Courtrai - Beffroi - dessin.jpg

Douai (59 - Nord)

Sa Charte "Liberté et loi de Douai" est signée vers 1188.
Son beffroi en grès est construit entre 1387 (ou 1380) et 1410.
Il est un des rares de la région à être parvenus intacts jusqu'à nous.
Il fait 58 m de haut.
En 1471, un incendie catastrophique dévasta la charpente du beffroi et ses hauteurs. Pour étouffer ce traumatisme, les échevins le firent immédiatement rehausser en rajoutant les quatre petites tourelles et la flèche, au cours d'un chantier qui dura de 1471 à 1475.
Il est reconstruit contre l'hôtel de ville de 1463 succédant à l'ancienne halle (XIIe siècle).
Construit en même temps que l'hôtel de ville, il est typique du style gothique et ses gros contreforts carrés sont empruntés aux donjons de ce style. Même si le beffroi de Douai n'a jamais eu de fonction défensive, puisque son élévation est un symbole de pouvoir politique, celui des échevins et par extension celui de la ville.
Cette construction assez massive, qui coûta une fortune, possède une autre particularité : celle d'avoir été bâtie en grès. Cette roche très dure, difficile à travailler, explique l'absence d'ornements qui donne au beffroi cet aspect sobre. Cette austérité s'estompe au niveau de la toiture où les matériaux employés (plomb, etc.) ont là pu être ouvragés. Cinquante-quatre soleils dorés à la feuille d'or parsèment la toiture et tout en haut de la flèche, le lion des Flandres, doré lui aussi, termine la décoration.
Sa tour est cantonnée de quatre échauguettes à poivrière.
Il a une flèche ouverte, sommée d'un lion des Flandres apparu en 1525.
Il y a profusion de lucarnes à épis avec dorure.
Entre ses murs puissants, le beffroi abrite un carillon de... 18 tonnes et 62 cloches qui sert à donner des concerts et où la classe de carillon du conservatoire de Douai vient faire ses gammes.
La tradition campanaire remonte à 1391. Il jour des ritournelles, et des concerts.
Il y a une chapelle échevinale (1475).
Les ailes de l'hôtel de ville sont complétées en 1860 et 1870.

Hauteur: 54 mètres ; 196 marches.
Visites tous les jours à 11 h (sauf le lundi), 15 h, 16 h et 17 h.
Office de tourisme: 03 27 88 26 79.

Voir aussi la page sur Douai

Douai - Beffroi - silhouette.jpg Douai - Beffroi.jpg

Doullens (80 - Somme)

Doullens possède un premier beffroi en 1275, puis le donjon du comte de Beauval, acquis en 1363 par les bourgeois pour servir de beffroi et d'échevinage.
Il subit incendies et sièges en 1522, 1595 (Espagnols) et 1613 avant sa reconstruction.
Le beffroi actuel est celui de l'ancienne maison communale. Il a été reconstruit en 1613 après avoir été détruit en 1595 lors de l'incendie de la ville par les Espagnols.
C'est un beffroi à contreforts avec lanterne octogonale sur terrasse à corniche avec parapet (guetteur jusqu'en 1736).
La maçonnerie de briques et pierres à bossage (pointes de damant), dans le style Henri IV ou Louis XIII.
Il a de grandes ouvertures ogivales au rez-de-chaussée, des fenêtres aveugles à l'étage.
Son clocher penche comme la tour de Pise et, autre curiosité, si le syndicat d'initiative (l'ancienne prison) occupe le rez-de-chaussée de l'édifice, les voisins les plus proches sont les bambins d'une crèche baptisée « la Coccinelle ».
Au XVe siècle, une chapelle a été aménagée sur ce site ainsi qu'un grenier à sel. Pendant la Révolution, les fenêtres du premier étage ont été murées. Quant à l'horloge, son apparition remonte à 1861. Ses cadrans sont en lave de Volvic.
La tour en brique rouge, renforcée sur sa face nord par des contreforts, est couronnée par une sorte de dôme en bois recouvert d'ardoises.
Parmi ses hôtes de marque : le cardinal de Richelieu pendant le siège d'Arras en 1640 ou encore le roi Louis XIV.
L'intérieur du beffroi comporte quatre étages. Il possède trois cloches dont la plus grosse répond au nom de Jeanne d'Auxi. En effet, en 1635, Jean de Rambures, gouverneur de la ville, a enlevé aux Espagnols deux cloches prises à l'église d'Auxi-le-Château. On y fit aussi un procès historique à propos de la cloche Jeanne d'Auxi.

Hauteur : 28 mètres.
Nombre de marches : 81
Pour des raisons de sécurité, le beffroi n'est pas ouvert aux visiteurs.
Office de tourisme au 03 22 32 54 52.
Doullens est au sud-ouest d'Arras.

Voir aussi la page sur Doullens
Doullens - Beffroi (1).jpg Doullens - Beffroi (2).jpg Doullens - Beffroi (3).jpg Doullens - Beffroi (4).jpg

Dunkerque - Beffroi de Saint-Éloi (59 - Nord)

Depuis deux siècles, le beffroi de Dunkerque est définitivement séparé de son église, dédiée à saint Éloi.
A l'origine c'est une tour gothique élevée vers 1233 à usage de phare.
En 1440, elle est surélevée jusqu'à 58 m pour servir de clocher à la construction d'une église (Saint-Éloi).
Construit en brique du pays vers 1450, le beffroi, tour parfaitement carrée, mincit au fur et à mesure qu'il s'élève: quinze mètres à la base, huit mètres au sommet.
En 1558, lors du siège de Dunkerque l'Espagnol par les troupes françaises du maréchal de Thermes, un incendie ravage l'église mais pas la tour qui sert d'amer pour les marins et de clocher à l'église.
L'église ne sera jamais terminée.
La reconstruction de celle-ci scelle le divorce avec la tour: un passage voûté est percé. Il ne cessera de s'élargir.
En 1783, la rupture est consommée: la réfection de Saint-Éloi par Victor Louis lui donne un nouveau péristyle, à son tour démoli un siècle plus tard (1884), avant que l'architecte Van Moë ne lui donne la façade néogothique qui est encore la sienne aujourd'hui.
Après la Grande Guerre qui a tant fait souffrir Dunkerque et son église, la municipalité décide de placer au pied de la tour un monument en hommage aux enfants morts pour la patrie.
En 1923, Raymond Poincaré, chef du gouvernement, inaugure le cénotaphe renfermant le parchemin où figurent les noms des 1500 poilus de Dunkerque.
De la plate-forme du beffroi de Saint-Éloi, le visiteur peut voir s'élever un autre beffroi, communal cette fois: celui de l'hôtel de ville, édifié en 1901.

Hauteur: 58m. Un ascenseur mène au 5e étage, reste alors à gravir une soixantaine de marches.
Le carillon actuel date de 1962. Il se compose de 48 cloches.

Voir aussi la page sur Dunkerque

Dunkerque - Beffroi Saint Eloi.jpg

Dunkerque - Beffroi de l'hôtel de ville (59 - Nord)

En 1897, le 30 mai : la première pierre du nouvel hôtel de ville de Dunkerque (il s'agit là du cinquième édifice de ce type depuis le XIIIe siècle) est posée. L'objectif de cet imposant bâtiment est d'abriter les services municipaux et de rivaliser en esthétisme architectural avec d'autres cités flamandes. Les travaux sont confiés au Lillois Louis Cordonnier, chantre de l'architecture régionaliste.
C'est le deuxième beffroi néoflamand avec hôtel de ville édifié par Louis-Marie Cordonnier
Il est édifié de 1897 à 1901, l'édifice est alors présenté aux Dunkerquois.
Le 17 septembre 1901, l'hôtel de ville était inauguré en grande pompe en présence d'Émile Loubet, président de la République, et du tsar Nicolas II, à l'occasion des fêtes franco-russes.
L'élégant mélange de brique et de pierre est surmonté d'un beffroi, symbole des libertés et des franchises communales, dont la flèche s'élève à 75m de hauteur.
La façade est ornée de statues représentant les personnages les plus illustres de la cité, dont la statue équestre de Louis XIV, monarque qui a acheté la ville de Dunkerque aux Anglais en 1662.
À l'intérieur, un admirable vitrail de Félix Gaudin illumine l'escalier monumental. Son thème : l'entrée triomphale de Jean Bart, corsaire de Louis XIV, après sa victoire du Texel en 1694.
Restauré en 1946 par Louis Cordonnier fils, après avoir été incendié en mai 1940, il s'est progressivement agrandi.
À l'aube de l'an 2000, l'édifice a retrouvé une seconde jeunesse puisque sa façade a été restaurée.

Sa tour fait 75 m de haut, le gros oeuvre est en béton.
Il subit le bombardement en 1940.
Il est reconstruction par Cordonnier fils en 1948-1955, avec un extension (1958-1960).
Il possède un décor et une statuaire importants.
Nombre de marches : 323.
Le beffroi qui n'abrite pas de carillon n'est pas visitable.

Voir aussi la page sur Dunkerque

Dunkerque - Beffroi de l'hotel de ville.jpg
Dunkerque - Beffroi de l'hotel de ville.jpg

Gravelines (59 - Nord)


Les ouvrages d'histoire gardent le souvenir nostalgique du premier beffroi édifié en 1608, par Guillaume de Wittre, « à l'élévation pittoresque avec ses baies variées, ses encorbellements, sa corniche supérieure».
Toutefois, lézardé sur ses quatre faces et accusé de «défigurer la place», on le rase en 1821.
Lui succède le beffroi actuel reconstruit par Gravez de 1822 à 1827.
Il reprend la silhouette de l'ancien bâtiment, mais présente un aspect beaucoup plus austère avec ses briques jaunes et sa façade lisse.
En 1901, le dernier des trois étages menace ruine.
On renouvelle la couverture, on refait l'entablement en pierre aux angles, on fixe une grille métallique qui fait office de balcon, on place une girouette au-dessus du lanternon.
Les travaux se terminent en 1903.
Il comporte un fût quadrangulaire à 5 étages, sans décor, avec fenêtres et horloges.
La corniche saillante de 1901 porte terrasse, chemin de ronde, lanterne, cloches (1903), girouette; sa hauteur est de 32 m.

Pendant plus de trois siècles, l'horloge du beffroi rythme la vie de cette ville de garnison.
Encore aujourd'hui, elle est remontée manuellement tous les huit jours et fonctionne grâce à un système de trois poids métalliques qui entraînent les deux cloches.
On y accède par un escalier étroit.

Symbole des libertés communales, le beffroi joue aussi un rôle plus inattendu.
Avant la construction du phare de Petit-Fort-Philippe en 1835, il sert de point de repère aux marins.
Les cartes marines actuelles le signalent toujours.

Hauteur : 32 mètres (hors girouette).
Nombre de marches : 86.

Voir aussi la page sur Gravelines

Gravelines - Beffroi.jpg
Gravelines - Beffroi.jpg

Hesdin (62 - Pas de Calais)

Son premier beffroi est en bois.
Suite à la révolte communautaire de 1179, le comte de Flandre confisque les cloches.
Charles Quint détruisit la ville en 1553.
Le beffroi et l'hôtel de ville seront réédifiés en 1563-1580, sur ordre de Philippe II, fils de Charles Quint et roi d'Espagne.
En 1639, le beffroi vient à peine d'être inauguré qu'il est abattu par les canons de Charles de la Porte, lors du siège de la ville par les forces françaises.
Reconstruit en bois, le voilà menacé de tomber en ruines, à tel point que les habitants les plus riches de la ville se mobilisent en 1768 pour sa reconstruction. En vain, puisqu'en 1774 on annonce sa démolition pure et simple, il est alors abattu.
Il faut attendre des fonds du maire de l'époque et de sa famille pour qu'en 1875 on envisage une nouvelle reconstruction, qui a lieu de 1875 à 1878.
Le beffroi est un carré de trois étages de 70 m de haut avec plate-forme surmontée d'un quatrième étage, il a aussi un sous-sol.
Il a une frise et une statuaire, un clocheton octogonal, une lanterne à girouette, des horloges.
Il y a une remarquable bretèche à deux niveaux sur l'hôtel de ville.
Le beffroi est doté d'un style architectural difficilement définissable, néoclassique sans l'être vraiment, voire renaissance flamande, avec colonnes, héraldique, statuaire et fronton.
Le concepteur des plans, Clovis Normand, est un architecte autodidacte à qui on attribue plus de six cents chantiers, en particulier religieux.

Hauteur: 70 mètres.
Nombre de marches : 178.

Voir aussi la page sur Hesdin

Hesdin - Beffroi.jpg
Hesdin - Beffroi.jpg

Lille - Beffroi de l'hôtel de ville (59 - Nord)

Sa charte date de 1235.
Le premier beffroi est construit avec halle.
Le deuxième beffroi date de 1442, sa flèche de style floral, s'écroule.
Le troisième beffroi est construit en 1827, il est accolé au palais Rihour.
La tour est détruite en 1857 et la maison de ville est détruite en 1906 (ou 1916).
Le quatrième beffroi et hôtel de ville, de style renaissance flamande, sont élevés par Émile Dubuisson en 1929-1932.
Il relève davantage du gratte-ciel des Temps modernes que de l'historique et flamande «tour de défense» (l'étymologie vient du vieil allemand) avec ses symboliques de liberté urbaine.
Elevé entre 1929 et 1932 sur les plans de l'architecte Émile Dubuisson, il est l'un des plus récents de Flandre et le plus haut, culminant à 106 mètres.
Gratte-ciel bien plus que beffroi néo-médiéval, cette tour quadrangulaire est une masse de béton recouvert de pierre artificielle et de briques de couleurs.
Il est monumental et chaleureux, en briques, béton, céramique décorative.
Sa tour linéaire de 104 m, est modulée par un renflement ajouré et une flèche en fuseau surmonté d'un phare, visible à une trentaine de kilomètres, qui éclaire la nuit depuis le 16 octobre 1932.
C'est Roger Salengro au tout début de son second mandat, qui, dit-on, avait imposé un beffroi pour le nouvel hôtel de ville élevé pour remplacer celui de la place Rihour détruit en 1916.
Comme une permanence des très anciennes symboliques liées à l'histoire urbaine et marquées, ici, par les statues (signées Carlo Sarrabezolles) de ces bons Lydéric et Phinaert à la base de l'édifice.
Tout y est: les feuillages pour le château du Buc, royaume de Phinaert, la hache et le faucon de Lydéric, la fleur de Lys de Lille.
La légende et les symboles en béton armé.
Hauteur : 106 mètres.
Nombre de marches : 432.

Voir aussi la page sur Lille

Lille - Beffroi.jpg
Lille - Beffroi.jpg

Lille - Beffroi de la chambre de commerce (59 - Nord)


Voir aussi la page sur Lille

Lille - Beffroi de la chambre de commerce.jpg
Lille - Beffroi de la chambre de commerce

Loos (59 - Nord)

La décision de sa construction était prise le 19 août 1880 par les élus loossois considérant trop exiguë la mairie de l'époque.
La conception en a été confiée à un voisin haubourdinois, Louis-Marie Cordonnier, prestigieux architecte qui laissa une oeuvre importante avec notamment le palais de la Bourse à Amsterdam, le palais de la Paix à La Haye, la basilique Sainte-Thérèse à Lisieux.
Le beffroi et l'hôtel de ville ont été érigés en 1883-1884 sur un nouveau site.
Massif et imposant, le beffroi trône en fronton de la mairie dans la rue principale, la rue commerçante de Loos.
Il comporte une forte réminiscence médiévale, traduite par par une tour trapue en briques rouges et pierres.
Il comporte une échauguettes à poivrière, des mâchicoulis, un lanterneau, des cadrans d'horloge.
Le rez-de-chaussée est en passage couvert, le premier étage possède une loggia à triple ouverture, avec un fronton héraldique.
Il a une belle façade, des fenêtres à meneaux, des lucarnes à clochetons.
Comme Louis Cordonnier le réalisa en construisant également les mairies de La Madeleine et de Dunkerque, l'édifice mélange dans son architecture briques rouges et pierres blanches.
C'est au pied du beffroi que tous les ans, au mois de décembre, l'imposant défilé organisé pour la Saint-Nicolas vient s'échouer. Les enfants ramassent alors dans la rue, dans une ambiance festive et populaire, les friandises envoyées depuis le balcon.

Hauteur: 38 mètres.

Loos - Beffroi.jpg
Loos - Beffroi.jpg

Lucheux

Sa charte communale date de 1201. Le beffroi date de 1380, il est édifié sur l'ancienne porte de ville en passage voûté, le beffroi offre un aspect pittoresque.
Plusieurs temps forts ont rythmé son histoire.
En 1430, il a vu passer Jeanne d'Arc qui y aurait été enfermée une nuit avant de prendre la route vers Amiens puis Rouen, sa dernière étape vers le bûcher.
Le 19 juin 1464, Louis XI y signe un arrêt qui institue la première poste royale aux chevaux, l'ancêtre de notre Poste. Le principe prévoyait la création toutes les quatre lieues de relais où l'on devait entretenir des chevaux destinés à porter le courrier du roi.
D'une hauteur de 22 mètres, il se présente comme une imposante tour de craie carrée.
Son style est gothique mais son allure massive rappelle davantage l'aspect des forteresses romanes.
Le beffroi est percé d'un passage voûté d'ogives, ouvert en arc brisé du côté du village et en plein cintre vers l'extérieur.
Il comporte des contreforts très saillants (coté ouest), une souche d'échauguette et une tourelle d'escalier donnant accès aux étages.
Il a un bref toit à quatre niveaux percé d'un minuscule clocheton central octogonal à girouette en forme de coq.
Une horloge est installée sur la façade qui fait face au village.
La salle échevinale était en croisée d'ogives jusqu'en 1864.
Elle servit de dépôt d'archives (8000 pièces) jusqu'en 1993.
Il a un bancloque et la cloche de Saint-Louis.

Hauteur : 22 mètres.

Lucheux - Beffroi.jpg
Lucheux - Beffroi.jpg

Mons (Belgique)

Mons - Beffroi - dessin.jpg
Mons - Beffroi - dessin.jpg

Rue (80 - Somme)

Sa charte communale date de 1199, elle est confirmée en 1210.
LA capitale historique du Marquenterre dispose d'un beffroi depuis plus de cinq siècles.
Rue fut un port de mer prospère jusqu'à son ensablement au XIIIe siècle.
L'assise actuelle du beffroi, qui date de 1446-48, est surmontée d'une épaisse tour cantonnée d'échauguettes à fûts inégaux.
Le haut date et les deux ailes néogothiques sont de 1852.
Il a une plate-forme rambardée portant un clocher pyramidal tronqué que surmonte un lanterneau de guet.
Il a aussi une horloge.
On a utilisé la craie, matière première locale, pour édifier cette tour d'une trentaine de mètres, flanquée de contreforts d'angle. Le haut du beffroi est orné de quatre échauguettes tandis qu'au-dessus du chemin de ronde, qui permet de découvrir les paysages de la forêt de Crécy et de la baie de Somme, domine le clocher équipé sur chaque face d'une horloge. L'ensemble est protégé par une couverture réalisée en ardoise.
Le rez-de-chaussée du beffroi sert d'entrée au très intéressant musée des Frères-Caudron depuis 1976, deux agriculteurs devenus les pionniers de l'aviation en Picardie à partir de 1909, puis constructeurs aéronautiques.
Au premier étage du beffroi, la salle des échevins dispose d'une maquette de la commune réalisée par un habitant.
Au second niveau, la salle de garde conserve des graffitis réalisés par des gardes et des prisonniers car une petite prison était aménagée dans la plus grosse des tourelles d'angle.

Hauteur : 28 mètres.
Nombre de marches : 75

Rue - Beffroi.jpg
Rue - Beffroi.jpg

Saint-Riquier (80 - Somme)

De Saint-Riquier, on connaît surtout l'abbaye, célèbre pour le festival de musique classique programmé chaque été.
Sa charte communale est de 1126.
Le beffroi est plus discret et plus sobre, moins imposant avec ses dix-huit mètres de haut, il se situe à l'écart.
Son premier beffroi a été rasé sur pression des moines de l'abbaye en 1235. Il a été reconstruit en 1283, il est endommagé en 1475 par les soldats de Louis XI et restauré en 1528.
Son donjon est massif (9.50 m x 18 m), il est percé de fenêtres d'étage (de 1788), et est encadré depuis sa base par des tours d'angle à clochetons rabattus.
Il a une lanterne centrale à abat-son, des lucarnes intermédiaires.
Il servit d'ancienne prison et de cachot au rez-de-chaussée.
Il a quatre salles intérieures (anciennement conseil, auditoire, salle de justice, archives) avec consoles sculptées.
Le sous-sol, qui abritait autrefois le cachot, a été comblé.
À l'étage supérieur, une autre pièce fait office de grenier.
On y a stocké d'anciens instruments de la fanfare communale, aujourd'hui disparue... ainsi que les photos officielles des anciens présidents de la République, de Coty à Mitterrand.
Au second, la pièce est vide mais la vue sur le village imprenable.
Le troisième niveau conserve l'ancien mécanisme de la cloche, quatre fois centenaire, électrifiée en 1968. cette cloche, il faut terminer l'ascension par une échelle pour y accéder.
À la base de cette tour carrée en grès, une plaque indique que Jeanne d'Arc, prisonnière et conduite à Rouen pour y être jugée puis brûlée, passa à cet endroit en novembre 1430.

Hauteur : 18 mètres.
Nombre de marches : 77

Saint-Riquier - Beffroi.jpg
Saint-Riquier - Beffroi.jpg

Tournai (Belgique)

Tournai - Beffroi - dessin.jpg
Tournai - Beffroi - dessin.jpg

La page de la Voix du Nord sur les beffrois : Les beffrois et l'UNESCO
Voir le site officiel des beffrois.




[ page 1 ] [ page 2 ] [ page 3 ]

Abbeville - Beffroi
Abbeville - Beffroi.jpg
Aire - Beffroi (1)
Aire - Beffroi (1).jpg
Aire - Beffroi (2)
Aire - Beffroi (2).jpg
Aire - Beffroi (3)
Aire - Beffroi (3).jpg
Amiens - Beffroi
Amiens - Beffroi.jpg
Armentieres - Beffroi
Armentieres - Beffroi.jpg
Arras - Beffroi (0)
Arras - Beffroi (0).jpg
Arras - Beffroi (1)
Arras - Beffroi (1).jpg
Arras - Beffroi (2)
Arras - Beffroi (2).jpg
Arras - Beffroi (3)
Arras - Beffroi (3).jpg
Arras - Beffroi (4)
Arras - Beffroi (4).jpg
Arras - Beffroi
Arras - Beffroi.jpg
Bailleul - Beffroi (02)
Bailleul - Beffroi (02).jpg
Bailleul - Beffroi
Bailleul - Beffroi.jpg
Beffrois - Carte
Beffrois - Carte.jpg
Beffrois de Flandres - dessin
Beffrois de Flandres - dessin.jpg
Bergues - Beffroi (02)
Bergues - Beffroi (02).jpg
Bergues - Beffroi
Bergues - Beffroi.jpg
Bergues - beffroi - dessin
Bergues - beffroi - dessin.jpg
Bethune - Beffroi (1)
Bethune - Beffroi (1).jpg
[ page 1 ] [ page 2 ] [ page 3 ]

Retour